Jeux Olympiues de Los Angeles, 1984!
Tous les marocains s’en souviennent : Nawal MOUTAWAKIL offre au Maroc sa première médaille d’or remportée par une femme et ce sur dans une discipline très technique le 400 mètres haies.
Puis Said AOUITA nous comble en arrachant la médaille d’or sur le 5.000 mètres. Le Maroc avait vécu une nuit blanche pour assister à cet exploit! Là, je fais un clin d’œil à CHAF avec qui j’avais partagé, en famille, ces moments inoubliables.
Ces deux athlètes vont, depuis cette date, faire partie du l’actualité de notre pays, chacun à sa manière, chacun selon sa méthode, chacun selon sa personnalité!
Nawal MOUTAWAKIL, profitant de l’absence des athlètes du bloc de l’est et notamment des coureuses de l’ex-R.D.A., a gagné sa médaille, une médaille dont elle n’aurait pas surement pas rêvé en d’autres circonstances! On ne boudera pas notre plaisir pour autant et Nawal sera honorée comme elle le mérite! Elle disparaitra bientôt des pistes, avec élégance et sans remous.
Said AOUITA restera l’homme aux six records du monde sur toutes les distances du demi-fonds et du fonds : du 1.500 mètres au 5.000 mètres, en passant par des distances moins connues comme le 2.000 et le 3.000 mètres ou le 2 miles.
Il raccrochera ses pointes après gagné tout ce qu’il pouvait gagner : quand Saïd Aouita courrait, le public marocain n’attendait pas que la victoire, il attendait aussi qu’un record soit battu.
Donc deux athlètes très différents!
L”une fut une sportive talentueuse certes, mais discrète et éphémère : une étoile filante qui a mis du baume sur le cœur des marocain(e)s à un moment donné.
L’autre fut un athlète surdoué, flamboyant, habitué aux victoires et aux records, connu dans le monde entier, un athlète qui a porté haut, très haut le drapeau du Maroc.
Ensuite, les destins de ces deux athlètes vont diverger, malgré certaines similitudes dans leurs reconversions respectives.
En effet, Nawal Moutawakil et Saïd Aouita sont parmi les rares sportifs marocains à avoir réussi de manière significative leur reconversion après arrêté la compétition.
Le grand champion a mis a profit son expérience sportive pour continuer à servir l’athlétisme, en tant que directeur technique de la fédération marocaine et auprès de la fédération australienne , avec des résultats mitigés. Au Maroc, une incompatibilité d’humeur flagrante entre Said Aouita et le président de la F.R.M.A. n’a lui aurait pas permis de mener à bien la mission qu’il s’était fixé. La presse s’est fait l’écho de ces malentendus sur lesquels il est bien difficile de se prononcer, à cause du manque d’informations ou plutôt de la désinformation à ce sujet.
Saïd Aouita mène depuis quelques années une carrière de consultant sur la chaine qatarie AL JAZERA sur les ondes de laquelle il règlerait, semble-t-il, ses problèmes avec les responsables de l’athlétisme national.
Entre temps, le coureur, auréolé de ses nombreux titres et records mondiaux, a tâté sans succès à la politique en se présentant aux élections législatives de 2007 sous la bannière de l’U.S.F.P.
Nawal MOUTAWAKIL a suivi un chemin presque similaire mais plus serein. Après une expérience professionnelle à l’étranger (entrainement et direction) et un passage à la tête d’une fondation au Maroc ainsi qu’à la fédération marocaine d’athlétisme, elle se lance à la conquête des hautes marches des instances sportitves internationales (fédération internationale d’athlétisme et comité international olympique). Actuellement, elle est vice-présidente du C.I.O.
Elle aussi a gouté à la politique, mais parait-il à son corps défendant. Nommée secrétaire d’état puis ministre de la jeunesse et des sports, sous les couleurs du R.N.I., elle n’a pas laissé de souvenirs impérissables à ces postes.
Personnellement, je suis très perplexe devant ces deux figures emblématiques du sport marocain, aux personnalités si différentes et aux destins presque similaires.
L’impression dominante est que, des années après été au firmament de la gloire sportive, la première semble tout à son travail au sein d’une des instances sportives les plus prestigieuses du monde - et c’est tout à son honneur – alors que le second parait n’avoir d’autre souci que d’en découdre avec les responsables de la F.R.M.A.
En tous cas, l’une comme l’autre auront marqué, chacun à sa manière, le sport national!