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André Vanasse : Il y a si peu d’argent disponible, presque plus de subventions, alors pour les petits éditeurs, c’est comme du missionnariat !

Par Dedicaces @Dedicaces

André Vanasse : Il y a si peu d’argent disponible, presque plus de subventions, alors pour les petits éditeurs, c’est comme du missionnariat !Depuis 40 ans, André Vanasse est une figure incontournable du milieu littéraire québécois. Professeur, critique, écrivain et surtout redoutable directeur littéraire – dont 20 ans chez XYZ –, il prend, à l’aube de ses 70 ans, une retraite bien méritée.On le connaît beaucoup comme le « découvreur » de Christian Mistral et de Louis Hamelin, lorsqu’il était directeur littéraire chez Québec Amérique, à la fin des années 1980. Des années fastes qui lui ont donné trois prix du Gouverneur général en trois ans (1988- 1989- 1990), et un quatrième l’année suivante, alors qu’il venait de passer chez XYZ.

Lorsqu’il s’est joint à XYZ en 1990, la maison fondée par Gaëtan Lévesque et Maurice Soudeyns en 1985 publiait environ cinq titres par année. En 1995, la maison était passée à 35 titres par an, un cap qui a été maintenu depuis. Et André Vanasse se plaît à rappeler QU’XYZ récolte bon an, mal an un grand nombre de prix et de nominations – une moyenne au bâton de 15 sur 35 livres publiés.

L’édition reste un milieu précaire, et la toute petite boîte qu’était XYZ a été achetée par Hurtubise en 2009, une transaction que personne n’avait vue venir et qui a provoqué le départ du fondateur Gaëtan Lévesque. « Pour moi, c’était comme un retour à la maison, dit de son côté André Vanasse, parce que c’est ici que j’ai commencé dans l’édition, il y a 40 ans. Je me voyais vieillir, et quand on sait que les maisons d’édition perdent 2 % de leur valeur chaque année, je ne vois pas comment on aurait pu survivre autrement. » L’avenir serait donc dans les conglomérats, comme on en voit depuis 10 ans? « Il faut de tout. Mais je ne crois pas qu’on puisse absorber encore plus de concentration, c’est une question de diversité. Disons que c’est mieux que les moyens avalent les petits, plutôt que ce soient juste les gros qui mangent tout. »

Les petites maisons ont leur rôle de défricheur et de découvreur à jouer, dit-il en parlant de tous ces jeunes qui poussent, les Quartanier, Alto, Héliotrope, Mémoire d’encrier et autres, capables de prendre des risques… et de se tromper. « Mais il y a si peu d’argent disponible, presque plus de subventions, alors pour eux, c’est comme du missionnariat! »

Source : Lettres québécoises


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