Antisémitisme et morale en politique : l'attentat de la rue des rosiers...

Publié le 09 août 2012 par Sylvainrakotoarison

Trente ans et l'antisémitisme comme prétexte pour créer sa propre cellule antiterroriste, à l'abri des lois et au mépris de la morale publique...
Il y a tout juste trente ans, le 9 août 1982 à 13h10, a eu lieu au restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers à Paris 4e (quartier du Marais) une fusillade, précédée de l'explosion d'une grenade. Il y avait une cinquantaine de clients pour le déjeuner. Les terroristes se sont ensuite enfuis en tirant sur la foule dans la rue. Ce fut un odieux attentat antisémite, qui a fait six morts et vingt-deux blessés, et dont les auteurs n'ont encore jamais été punis. Le Président de la République française a alors aussitôt visité la synagogue pour rendre hommage aux victimes mais a été violemment sifflé par la foule.

François Mitterrand, peu scrupuleux avec la morale et l'éthique, a diligenté sa propre enquête par sa cellule antiterroriste dirigée par Christian Prouteau (directeur du GIGN) et Paul Barril. Cet attentat fut d'ailleurs à l'origine de la création de cette cellule qui permit par la suite des écoutes téléphoniques de plusieurs centaines de personnalités pour cacher au grand public l'existence de sa fille Mazarine Pingeot. Le 29 août 1982, l'affaire des Irlandais de Vincennes a commencé par l'arrestation de personnes suspectées d'avoir commis l'attentat. En fait, le pouvoir socialiste avait cherché à désigner artificiellement des coupables (les faux accusés ont été relâchés en mars 1983). Dès le début de son premier septennat, François Mitterrand avait montré ainsi son peu de goût à la morale républicaine.


En 2010, le restaurant Goldenberg a laissé place à un magasin de vêtements. En novembre 2011, la justice française, par son juge Marc Trévidic, a identifié les deux tireurs comme faisant partie du groupe palestinien dissident d'Abou Nidal (Fatah-Conseil révolutionnaire) et habitant actuellement en Jordanie sans aucune possibilité d'extradition.


L'attentat de la rue des rosiers fut non seulement un acte odieux où l'antisémitisme, d'une part, et l'importation du conflit israélo-palestinien, d'autre part, ont coûté la vie à des personnes sur le sol français, mais aussi l'illustration du profond cynisme de François Mitterrand, ne reculant devant aucune illégalité ni aucune récupération pour assouvir sa soif de puissance.
Les six victimes de ce 9 août 1982 furent Mohamed Benemmon, André Hezkia Niego, Grace Cuter, Anne Van Zanien, Denise Guerche Rossignol et Georges Demeter. Hommage à elles et à leurs familles.
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Sylvain Rakotoarison (9 août 2012)
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François Mitterrand.

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