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La violence comme modalité de résolution des conflits : le lac de Grandlieu (La forge numérique)
Publié le 09 août 2012 par Geo-Ville-En-Guerre @VilleEnGuerre
Le site de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l'Université de Caen Basse-Normandie, La forge numérique, propose au téléchargement la conférence d'Armelle Caron (docteur en économie de l'environnement et des ressources naturelles, ingénieure de recherche à AgroParisTech) du 3 avril 2012, enregistrée dans le cadre du séminaire annuel du pôleSociétés et espaces ruraux de la MRSH, intitulé en 2011-2012 « Conflits et violences dans les campagnes ».
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Résumé de la communication
"La gestion du niveau et de la qualité des eaux du lac de Grand-Lieu, dans le département de la Loire-Atlantique, offre un exemple assez paradigmatique des tensions et des conflits liés à des tentatives de conciliation entre activités résidentielles, productives et de conservation de la biodiversité dans cet espace naturel sensible fortement soumis à la pression urbaine que constitue l'estuaire de la Loire. Peu profond et de niveau variable, le lac de Grand Lieu présente une physionomie unique en Europe se rapprochant de celle des zones humides tropicales dominées par la végétation macrophyte. Cet écosystème remarquable, au fonctionnement complexe, fait l'objet de mesures de protection fortes (site classé, réserve naturelle, site RAMSAR, Zone de Protection Spéciale au titre de la directive européenne « Oiseaux » et classement en site d'importance communautaire par la Commission Européenne dans le cadre de la mise en ½uvre du réseau Natura 2000). L'interdiction réglementaire d'accès à une partie du lac n'exclut pas la subsistance de diverses formes d'usages traditionnels dynamiques de cet espace (pêche professionnelle, chasse, activités agricoles sur les prés marais).
En 1995, un premier arrêté ministériel est pris pour rehausser les niveaux d'eau du lac suivant les préconisations d'un « plan de sauvetage », adopté en 1992 pour faire face à son asphyxie progressive (eutrophisation) et à son envasement. Cet arrêté, qui a donné lieu à des manifestations de la part des agriculteurs, marque le début d'un conflit émaillé d'épisodes violents ; il est actuellement entré dans une phase d'apaisement.
Notre objectif est de mettre en évidence la pertinence de la grille d'analyse des distorsions persécutrices développée par René Girard dans son ouvrage /« Le Bouc émissaire/ », pour appréhender la phase actuelle d'apaisement du conflit autour du lac de Grand-Lieu (Girard, 1982). S'il s'agit, ce faisant, de prendre à leur propre mot les protagonistes rencontrés à l'occasion d'un travail de terrain réalisé sur ce territoire au cours du printemps 2004, notre ambition tient également dans la volonté de prendre à contre-pied une tendance actuelle à la célébration des vertus de la négociation et de la concertation dans la résolution des conflits. Dans le cas du lac de Grand-Lieu, c'est l'exclusion et la violence collective qui semblent avoir été les moteurs principaux de la dynamique d'apaisement."
Extrait de Caron A., Galman M., Aubry C., 2008, « Une lecture de la dynamique de pacification des conflits autour de la gestion du lac de Grand-Lieu en termes de stéréotypes de la persécution », in, T. Kirat et A. Torre (dir.), Territoires de conflits, Analyse des mutations de l'occupation de l'espace, Paris, L'Harmattan, pp.165-182.
Source : "La violence comme modalité de résolution des conflits : le lac de Grandlieu", La forge numérique, 26 avril 2012.
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