Album de la décadence pour certains, Invincible fut aussi et surtout un échec commercial et critique. Bien sûr, le mot « échec » est tout à fait relatif et à mettre en parallèle avec la stature monumentale du King of Pop.
Sorti en 2001, Invincible devait annoncé le retour de Michael Jackson six ans après HiStory, et ouvrir pour lui les années 2000 de la meilleure des manières.
Désormais son dernier album studio, c’est à nouveau et comme souvent depuis Dangerous un album pas loin d’être indigeste à la première écoute du haut de ses seize titres et surtout 77 minutes de durée ! Pas étonnant qu’il lui ait fallu quatre années pour l’enregistrer, ne le terminant que quelques semaines avant sa sortie.
L’artiste a beau être le Roi de la Pop, cela ne l’empêche pas de ne pas faire dans la demi-mesure uniquement pour plaire au public.
De plus, c’est résolument son disque le plus orienté hip-hop, autant dans la production que dans la liste d’invités, réels ou posthumes. Une liste forcément impressionnante qui inclut des artistes aussi divers que renommés tels Notorious B.I.G. (dans le morceau liminaire, « Unbreakable », assurément l’une des plus grosses réussites de tout l’album), Teddy Riley, R. Kelly, Babyface, le guitariste mexicain Carlos Santana (« Whatever happens »), une apparition qui n’est autre qu’un sample de son ami de longue date Slash (l’intro de « Privacy » par le guitariste des Guns’n’Roses)ou encore la jeune chanteuse r’n’b Brandy.
Nul doute que le retour annoncé par la reprise d’une tournée monumentale (encore !) This Is It aurait débouché, à mon avis et comme je le pressentais, sur un disque énorme. Mais ça, personne ne le saura jamais.
Invincible est et restera un album testamentaire sans le savoir, un parfait condensé d’absolument tout ce que savait faire Michael Jackson : chanter, rapper (à sa façon), crier sa rage, apaiser… D’ailleurs, c’est sans nul doute sur Invincible que sa voix s’enrage le plus, essentiellement sur les premières chansons qui, à ce titre, sont particulièrement réussies et jouissives. Ce qui, finalement, dépareille carrément de la personnalité publique de la star, toujours aussi mal à l’aise, hésitante voire bredouillante devant les caméras (Mais ça, on s’en fout !)
Bref, personne ne peut passer à côté de lui, et peu importe quel(s) album(s) vous (n’)aimerez (pas), il y aura toujours, je dis bien toujours quelque chose de Michael Jackson qui vous touchera.
En quelques adjectifs tellement à l’opposé de la réalité, Bad, Dangerous ou Invincible, l’Histoire de Michael Jackson aura été faite de bien des rebondissements. Heureusement, il restera la musique, bien réelle.
Il est mon Elvis à moi. Et, comme lui, il est difficile de croire qu’il n’est plus là, près de nous, à nous enchanter ou nous émouvoir.
(in heepro.wordpress.com, le 09/08/2012)