J'aime sentir dans le matin, à travers les volets ouverts, le vent qui glisse sur les draps chiffonnés, les premiers pas du vent. Frais, délicat, comme des bises anodines, un don du jardin parfois parfumé des embruns de rosée sur les fleurs.
Un parfum, une caresse sur les jambes.
Rien de plus, juste cela pour se réveiller, pour savourer le repos, l'agenda sans réunion, la journée sans réveil, sans horaires. Je me tourne, les draps blancs reflètent la lumière du soleil, blanche, forte et intense. Elle ne chauffe pas, elle me tiédit seulement.
Je me tourne encore, cherchant un livre, trouvant un jus d'orange frais, deux croissants, quelques macarons et des fruits rouges. Une signature, les craquements du parquet, un rêve, lui, c'était cela.
Le temps, prendre le temps de déguster, en lisant un bout de roman, abandonné hier soir, durant son massage, endormie dans le flux et le reflux de ses doigts, envolée vers les rêves. J'ai relâché les pages, avec une confiance totale, libérée de mes errances, de mes angoisses, de mes doutes, j'ai donné mon corps à ses mains. Une huile chaude, parfumée au santal, très primaire, très proche d'un souffle de vent du soir dehors, sur les herbes. J'étais enveloppé de rien, juste de ses mouvements précis, de cette décontraction, de ce don de lui à moi.
Je vais rester au lit, encore un peu.
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