L’été est le temps des rediffusions ! Poezibao revient donc sur ses pas et reprend les tout premiers temps de l’anthologie permanente. Elle s’appelait alors l’almanach poétique et a commencé à paraître le 1er janvier 2002 sur le site Zazieweb aujourd’hui disparu (ce qui fait que les poèmes choisis à l’époque ne sont plus accessibles).
Les extraits étant très courts à l’époque, Poezibao en publiera deux chaque jour de cet été.
(25 janvier 2002)/Heather Dohollau
Sur le papier tout dort
Mais la main éveille
Oiseau qui passe
Détachant dans le jour
La présence pure
Neige de l'être
Qui fond
Où les couleurs affleurent
Errements de l'œil
Sur les pentes du visible
Bleu du ciel
Se posant dans un souffle
Sur le corps de la beauté
Cézanne
Heather Dohollau, Pages aquarellées, Folle Avoine 1989, page 11.
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(26 janvier 2002)/Jean-Pierre Verheggen
Je pleure. Je pleure.
Pinocchio est meurt
qui, avec son nez rallongeur,
avait remporté les 24 heures
du Mans du Menteur
en laissant loin derrière lui
les meilleurs parmi les coureurs :
Pif le Chien ; l'Aînez des Rosny
(l'amant en titre de Nezfertiti)
et Tarin de Tarascon, pardi !
Puis, Cyrano et le sien — assez
croquignolesque ! — Blase —
vous lisez bien ! — Blase Pascal et sa brouette
et bon dernier sur sa mopette,
le Baron de Meschaussettes.
Jean-Pierre Verheggen, « Pinocchio », in On n'est pas sérieux quand on a 117 ans (zuteries), Gallimard 2001.