Le décret n° 2012-957 du 6 août 2012 relatif à la taxe sur les opérations à haute fréquence sur titre de capital a été publié cette semaine au journal officiel.
Cette décision va dans le bon sens et nous la saluons.
D'ailleurs, nous eussions aimés soutenir totalement cette nouvelle mesure qui contribue à lutter contre la spéculation, en particulier cette pratique mortifère qui transforme la Bourse en un vaste casino où des investisseurs institutionnels, des banques et autres grands fonds de pension s'échangent, vendent et achètent des titres un nombre de fois incalculables, quotidiennement via des logiciels informatiques qui obéissent à d'obscures et d’absconses formules mathématiques, non pas pour investir et soutenir des entreprises sur les moyen et long termes, mais pour se faire du fric facile.
Les trois points suivants nous empêchent de nous satisfaire de cette nouvelle taxe :
- elle ne concerne que les opérations financières automatisées, annulées ou modifiées en une demie seconde, portant sur les titres du capital...
- seulement 20 % des opérations financières précitées seront taxées...
- le taux de la taxation ne s'élève qu'à 0,01 % !
Vous mesurez combien les spéculateurs sont maltraités par la gauche batave ?
Pour être complet, nous n’omettront pas de signaler que cette taxe complète le dispositif de la taxe sur les transactions financières (TFT), voté en catastrophe au cours des dernières heures du sarkozisme.
Au final, le taux de la TFT est doublé... passant de 0,1 % à 0,2 % !
Quelle entreprise ou quel particulier ne rêverait pas d'une TVA unique à 0,2 % qui ne frapperait que 20 % des biens échangés ? Un esprit malintentionné affirmerait que le système est laxiste vis-à-vis des spéculateurs.
A défaut de véritablement dissuader la spéculation et de combattre la finance, le gouvernement Ayrault pratique la communication en jouant avec les symboles pour enfumer l'opinion publique.
La finance a encore de beaux jours en France.
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