Dimanche, je reçus le baptême du feu…
Je préfère les marchés, brocantes, kermesses
et vide-greniers en plein air. Dans les centres
commerciaux, la fièvre acheteuse nous y
agglutine, nous déleste d’argent contre des
achats parfois compulsifs…, et les caddy nous
percutent, comme si en son sein, invisible
devient la personne…
Dimanche après-midi, au vide-greniers, sis entre la
préfecture et le quartier des Moulins, je m’oxygéne
et farfouille, y dénichant deux, trois petits objets
bien utiles, pour le tiers du prix en magasin… ou
l’art de joindre l’utile à l’agréable!
Puis, je rejoins l’abribus du 10. Deux adolescents
sont la.
Je monte et m’assieds sur le premier siège de la
rangée. Un jeune garçon s’installe derrière le
chauffeur. La plate-forme nous sépare. Il
m’observe… Celui la, me dis-je, en veut à ton sac.
Aussitôt, tout en le regardant, j’agrippe le réticule
des deux bras.
A l’arrêt suivant, il se lève, saisit mon collier en or,
tirant dessus d’un coup sec (un morceau est resté
sur mon encolure, prière de laisser un message
dans les commentaires,si vous voulez le
récupérer…)
Puis, il sort par l’avant. Parallèlement, un complice
descend par l’arrière… Et tout deux s’enfuient à
toutes jambes… Personne ne réagit, ni le chauffeur,
ni les passagers !
C’est une première pour moi ! –à l’avenir,
peut-être, devrai-je sortir à poil, les mains
dans les poches…-
Heureusement,l’essentiel est la -j’aurai été belle,
sans téléphone, ni numéros, ni argent pour joindre
les miens, bonjour le stop… et l’asile de nuit, si je ne
récupère le double des clés chez mes enfants… Sans
papiers, bonjour la course aux administrations…
Sur les conseils de ma fille, je porte plainte.
Mais je préférerai régler cela à l’ancienne.
Jadis, sans violence, les adultes occasionneraient
une telle peur bleu à l’enfant, que beaucoup de
vocations avorteraient dans l’œuf ; celui ou celle s’y
risquant malgré tout, le ferait en connaissance de
cause…- mais, il existait aussi une communauté de
vie, avec de nombreux lieux pour se rencontrer et
partager-. Aujourd’hui, entassé en ville, dans un
espace restreint, l’indifférence gagne du terrain!
Parce que les cameras, c’est bien joli, mais s’il n’y a
personne devant l’écran, on a le temps de mourir
cinq fois…
ShareLe bonheur… sac et contenu en ma
possession, ni blessé, ni traumatisé! Je
retournerai chiner!