En regardant
le passé, il arrive que le présent se clarifie. Dans ce lieu, journal, blog ou bloc, il m'arrive de me perdre et d'autres fois de m'y retrouver. ET vous ? Qui êtes vous, vous qui lisez ? Que
cherchez vous ici ? Les rares réponses qui me parviennent sont des chiffres, si les chiffres ont un sens ; Marionnettes en Prison, depuis son ouverture en juillet
2007 c'est 62 000 visiteurs uniques. 62 000 personnes qui sont passés par ces pages. Depuis quelques mois, avec une moyenne 5000 lecteurs par mois, le blog est lu. Je dois avouer que quand nous
l'avons mis en service, nous pensions à un outil intime ; mais la réalité se charge de transformer les pensées. Lecteurs donc, parfois robots, souvent des hommes, d'après des outils statistiques si
certains passent rapidement, d'autres prennent le temps. Au sein des passants, ici et là j'en (re)connais certains ; d'autres se font connaître en m'en parlant, d'autres encore, les plus nombreux
(vous peut-être) entretiennent avec cet espace une relation plus ou moins régulière qui leur est personnelle. De Romainville à Lille, il y en a
même qui face à leur écran à Mexico ou Hong Kong ont lu certains de ces mot. Je me répète peut-être mais, mes outils statistiques s'ils me
disent votre venue, ne me disent rien d'autre de vous que votre "géo-localisation" et petites données technologique (navigateur, FAI, durée de visite et nombre de pages parcourues)....
Société de l'espionnage, je n'en veux pas, je n'en veux pas plus, je la déteste.
Mais, avouez le, dans ce lieu, pour la majorité, vous n'êtes pas des lecteurs très bavards, vous lisez, plus de 200 000 pages consultées et disparaissez dans l'obscurité. Certaines fois dans la
nuit, quelqu'un s'égare et laisse un commentaire (31 commentaires depuis l'ouverture), envoie un mail (38 mail envoyés), passe un coupe de téléphone (et oui c'est déjà arrivé, 6 ou 7 fois je
crois). Mais somme toute, cela est assez rare que vous vous présentiez. Attention, je ne m'en plains pas, je ne me plains
pas. Parce que si ce lieu devenait un lieu de discussion, peut-être ne pourrions nous plus l'assumer et faute de temps devrions nous le fermer. Et puis quand nous écrivons, nous jetons nos mots
dans le vent et faisons confiance aux hasards du peuple des connecteurs pour les distribuer. Mais si
nous laissons au hasard le soin de provoquer certaines rencontres, ce lieu permet aussi à certains qui nous connaissent, de récupérer nos promesses, de les voir s'afficher. Photos prises au cours
d'un atelier, mise en ligne plus tard et s'affichant enfin sur l'ordinateur ; ami à Wingles ou Béthune, à
Avesnes-le-Sec ou Douai... C'est d'ailleurs pour être un outil d'échange que Marionnettes en Prison est né. Pour permettre aux familles de
ceux avec qui nous travaillions (en prison) de partager les expériences marionnettiques que les proches derrière les barreaux vivaient. Si l'exploration en prison s'est, avant son terme,
interrompue (à cause du blog, raison officielle), nous avons décidé de continuer de tenir ce journal. Avec le temps, il est devenu notre journal de bord. Nous n'y écrivons pas tout, nous essayons
ici et là, de donner notre sentiment et point de vue, nous tentons en somme de faire partager l'expérience prenante que nous vivons avec notre Théâtre de Marionnettes
Itinérant et dans les actions que nous mettons en place...
Parce qu'en premier lieu, c'est pour nous même que nous écrivons.
En vous donnant à voir, à lire ce journal, nous faisons un signe, un signe de vie. Pour ne pas arrêter, pour ne pas cesser, nous continuons de raconter. Quand c'est joli, nous essayons de le
dire ; quand c'est moche, nous essayons aussi. Il m'est aussi déjà ici arrivé d'écrire sans rien avoir à dire ; dans ces moments je laisse vides, blancs et silences me porter.
Et si parfois les dimanches et autre lundi de Pâques, prenant le temps je regrette vos passages silencieux ; et si parfois les dimanches je me dis qu'un salut, un signe de votre part serait bien
agréable, très vite je me souviens que moi même, lecteur assidu de certains blogs et autres espaces de paroles ne procède pas différemment. Alors, je vous comprends, je me dis que vous êtes tel que
vous devez être...