"Le livre épuisé" de Frédéric CLEMENT est un conte sur le voyage et la fin du voyage.Un vieux livre vient de tomber dans le désert, un garçon l'ouvre, les pages vont parler pour la dernière fois."Je suis un livre vieux, un vieux livres d'imagesfatigué, lissé par tant de mains que mes couleurss'écaillent et laissent sur le bout de vos doigtsdes paillettes d'argent comme les papillons, usépar tant de visages que les grains de mon papiers'effritent comme le sable de ton désert."
Les pages dévoilent la ville, son architecture, ses lumières et ses néons, son clair obscur, le fleuve, la lune. Cette impression d'urbanité.Puis l'eau et la violence des éléments... un orage, une tempête, comme aussi une part du voyage, un élément exotique par rapport à ce désert. La recherche est infinie, celle de la neige mais pas que.
Frédéric CLEMENT offre là encore un livre poétique. Des photographies dans la ville, des flaques, des pigeons, des escaliers, des détails de sculpture apportent le voyage inversé ou l'origine du livre. Les encres marquant le désert offre le présent, le dernier partage, la fin du message et son recommencement dans les yeux et la tête de l'enfant.
Aussi le livre s'ouvre sur ses illustrations, mystérieuses, poétiques et oniriques. La poésie est ainsi dans la forme et le contenu.
J'aime aussi particulièrement cette composition en bas de page, une nature morte du livre et de la vie, décomposition organique et flétrissure. La poésie est bien comme l'ouverture des possibles et de l'imaginaire.