L’économie britannique connaîtra une croissance très faible cette année et pourrait pâtir plus que prévu de l’impact de la crise de la zone euro voisine, a averti mercredi la Banque d’Angleterre (BoE), donnant dans le même temps peu de signes annonciateurs de nouvelles mesures de soutien.
La BoE a repris le mois dernier son programme de rachats de titres, pour injecter 50 milliards de livres supplémentaires dans l’économie afin de réduire les coûts d’emprunt et de relancer l’activité.
Mais les derniers indicateurs économiques montrent que la récession dans laquelle le pays est retombé fin 2011 s’accentue, décevant les espoirs d’un rebond de l’activité en juillet à la faveur des Jeux olympiques de Londres.
« Nous naviguons dans des eaux turbulentes, et des nuages noirs continuent de nous parvenir de la zone euro », a déclaré à la presse le gouverneur de la BoE Mervyn King en présentant les dernières prévisions macroéconomiques de la banque centrale.
Dans son rapport sur l’inflation, la BoE dit prévoir une croissance économique annuelle d’environ 2% d’ici deux ans. En mai, elle attendait encore une croissance de 2,7%.
« La croissance du PIB a plus de chances d’être inférieure à son niveau moyen historique », estime la BoE dans son rapport.
La banque centrale a également revu à la baisse sa prévision d’inflation pour l’année en cours, mais a laissé sa prévision de moyen terme quasiment inchangée, jugeant globalement contenus les risques d’une inflation supérieure à son objectif de 2%.
« Donc ceci en soi ne suggère pas de besoin urgent d’une nouvelle intervention », a répondu son gouverneur, interrogé sur la nécessité de nouvelles mesures de soutien à l’économie.
L’économie britannique a rechuté en récession sous l’effet des mesures d’austérité du gouvernement, de la crise de la dette qui secoue l’Europe, d’une météo peu clémente et d’autres facteurs exceptionnels comme des jours fériés supplémentaires décidés pour le jubilé de diamant de la reine Elizabeth.
Mervyn King a laissé entendre que si la BoE venait à prendre des mesures de soutien à l’économie, elle ferait marcher la planche à billets sans abaisser son taux d’intérêt directeur, déjà au niveau historiquement bas de 0,5%.
« Cela nuirait à certains établissements financiers et serait ainsi contre-productif », a-t-il estimé.
« Je n’accepte pas le postulat selon lequel les rachats d’actifs (QE) voient leur impact s’atténuer, je n’y crois pas (…) Ils créent de l’argent dans l’économie et cela peut avoir un effet », a-t-il ajouté.
La livre sterling a grimpé et les contrats à terme sur la dette souveraine britannique (gilts) ont réduit leurs gains après les déclarations de la BoE, signe que les acteurs du marché réduisent leurs attentes quant à un nouvel assouplissement monétaire de sa part.
source : reuter