On se souvient de l’hystérie collective que l’emploi du terme avait suscité sous l’ère Sarkozy, pour lequel le mot était devenu tellement tabou qu’il en avait inventé sa propre définition pour contourner une réalité défavorable à son bilan. Aujourd’hui, c’est la Banque de France elle-même qui ose l’évoquer officiellement :
La Banque de France annonce la récession pour l’automne
Mais l’Insee quant à lui n’est pas tout à fait d’accord, puisque l’Institut National évoque une progression de l’indice de croissance de 0.1 % au troisième trimestre et de 0.2 % au dernier… Faudrait voir à se mettre d’accord, d’autant plus que notre premier ministre lui-même continue de baser ses prévisions sur une croissance de 0,3%, contre l’avis des milieux autorisés donc, ce qui n’est pas sans conséquences sur les finances publiques. Mais vu qu’en se voyant confronté à cette information qui sera probablement mâchée et remâchée par tous les médias dans la journée, les trois quarts des français non avertis de la chose économique vont faire la confusion entre récession et dépression, et en tirer les conséquences sur leur budget, le mal est déjà fait… Et le spectre ainsi agité permettra commodément de faire passer toutes les pillules les plus amères… Même celle de l’austérité par conséquent forcément indispensable… De quoi voir sous un autre jour la cruelle décision qui sera prise demain ? Curieuse coïncidence en tous cas. Attendons de voir avant de verser dans la thèse de la communication gouvernementale comme outil de manipulation des foules…