Une agence du Pentagone chargé des exportations de matériel militaire américain vient de notifier au Congrès la possible vente à la Belgique de 240 missiles antichar Javelin ainsi que les équipements associés pour un montant de 88 millions de dollars (environ 71 millions d'euros).
Selon la "Defense Security Cooperation Agency", le gouvernement belge a sollicité les Etats-Unis pour un possible achat, via la procédure FMS ("Foreign Military Sale") d'Etat à Etat, de 240 missiles Javelin Block I ainsi que les équipements associés (dont 60 postes de tir), des pièces de rechange, un soutien logistique et en matière d'entraînement pour un coût estimé à 88 millions de dollars.
Le Pentagone a notifié vendredi cette possible vente au Congrès américain, en expliquant qu'elle "contribuerait à la politique étrangère et à la sécurité nationale des Etats-Unis en aidant à accroître la sécurité d'un allié de l'Otan qui continue à être une force importante pour la stabilité politique et économique en Europe du Nord.
Selon le ministère américain de la Défense, l'armée belge envisage d'utiliser les Javelin dans le cadre de son programme de modernisation, afin de remplacer les missiles antichars Milan - retirés du service en 2010
Le conseil des ministres a donné le 20 juillet son feu vert à des achats en faveur de la Défense pour un montant de 147,5 millions d'euros, dont celui de 60 systèmes de missiles sol-sol Anti-fortification Anti-blindé à moyenne portée (AFAB-MR) - de 400 à 2.500 mètres - pour un coût estimé à 36,5 millions d'euros.
Le système Javelin est produit par un consortium, le "Joint Javelin Venture" (JJV), rassemblant les sociétés Raytheon et Lockheed Martin.
Selon le Pentagone, qui précise qu'il s'agit bien d'une vente "potentielle", aucune compensation économique connue n'est prévue.
L'armée belge avait été contrainte de retirer du service le Milan, qui était l'un de ses principaux systèmes d'armes, en raison de la vétusté de ses munitions, la privant ainsi de la capacité d'engager des blindés ou des objectifs durcis à moyenne distance.
Confrontée au même problème de vieillissement de ses Milan, l'armée de terre française avait acheté en 2009 en urgence des Javelin de fabrication américaine pour ses troupes déployées en Afghanistan (76 postes de tirs et de 380 missiles), qui sont régulièrement utilisés dans les combats avec les insurgés.
En Belgique, le remplacement du Milan était déjà considéré comme urgent en 1997, lorsqu'elle participait au programme - ensuite abandonné - européen de missile antichar de troisième génération à moyenne portée (AC3G/MP).
Source du texte : RTBF.BE