L’ère de vérité a éclaté comme du verre
Dans la main tremblante et peu confiante
De ce pochetron dérangé qui croyait s’être trouvé une amante
Et qui s’en retourne maintenant à sa vie de lecteur solitaire.
A son habitude, il a tout donné
Lui, la victime du T.P.B
Qu’une étrange amie lui a diagnostiqué
Sur un divan, les cuisses écartées.
Le masque que ce fantasque croyait amovible repose à nouveau dans l’ancienne vasque inaccessible à toute nouvelle expérience trop sensible. La vasque en question se trouve au sommet de sa bibliothèque, laquelle n’apparaît qu’à l’esprit avide de découverte, ce n’est donc pas la dernière tapineuse tchèque qui le confondra tant cette dernière est inerte.
Les gens qu’il côtoyait autrefois se demandent aujourd’hui pourquoi il se tient coi à chaque question un peu trop incursive. Ils ne comprennent pas que ça l’emmerde d’essayer de leur faire comprendre son ressenti en dix minutes, la limite d’attention lourde qu’il se voit péniblement accordé pour pouvoir parler sérieusement.
Alors il fait autrement et écrit cette phrase sur le mur d’une ville dans laquelle il se trouve au cours d’une de ses pérégrinations :
Les connards aux tendances sanguinaires et les salauds bergers de troupeaux, je les oublie à coup de bières et de bordeaux.
Mais un individu l’observe de derrière ses rideaux en train de faire et s’empresse d’appeler les garants de la sécurité, comportement intrinsèquement lié, selon lui, à la notion de citoyenneté.
Voilà donc notre ami en train de se faire arrêter pour dégradation d’un bien public qui a bien y réfléchir, lui appartient également. Mais les chienchiens uniformisés lui disent seulement:
« Ça fera 3750 euros d’amende et du TIG ça mon gars ! »
Buvant tout son soul au moins trois fois par semaine, sans jamais beaucoup travailler, ce voyageur leur maugrée son mépris de ce genre de lois et s’éloigne rapidement pour recharger son foie.
Un bon coup de rouge, pour marquer le coup et faire français de souche.
Mais il ne sait pas s’arrêter.
Arrive maintenant la bière.
Les faits deviennent vite illisibles.
L’effet devient parfois terrible.
Leffe est et restera sa bible.
Malgré les conseils de son amie, l’impayable Marie, jeune et jolie psy (encore plus dérangée que lui), qui lui préconise de se faire soigner, l’homme qui se crée des soucis n’en finit plus de piquer du nez.
Il s’entraîne à relever la tête et tente de devenir une meilleure personne, mais il s’entête encore et toujours à ne pas regarder la lumière rouge qui sonne. Même lorsque celle ci se balance devant ses yeux délavés, uniquement retenue par deux fils dénudés.
Bien qu’il soit beaucoup plus à l’aise les pieds nus dans les braises que les mains jointes et tendues vers les cieux, le choix lui semble difficile… voire impossible… mais il va bien devoir se décider.
La croisée des chemins est un sentiment oppressant qui peut devenir malsain.
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