Le 7 août 2012
Courriel : [email protected]
Objet : François Hollande, pour mémoire : « Antisémitisme, colonisation, esclavage, etc., la France a bon dos ! »
Parti socialiste
10, rue de Solferino
75007 Paris
Fax n° 01 47 05 15 78
[A l’attention de François Hollande, Président de la République, de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, des ministres Cécile Duflot, Christiane Taubira, Laurent Fabius, Manuel Valls, Michel Sapin, Pierre Moscovici, Stéphane Le Foll et Vincent Peillon, et des membres suivants du Parti socialiste, Annick Lepetit, Bertrand Delanoë, Claude Dilain, Dominique Strauss-Kahn, Élisabeth Guigou, François Patriat, François Rebsamen, Harlem Désir, Henri Emmanuelli, Jack Lang, Jean Glavany, Jean-Marie Le Guen, Jean-Pierre Chevènement, Julien Dray, Lionel Jospin, Malek Boutih, Martine Aubry, Michel Rocard, Olivier Duhamel, Robert Badinter et Ségolène Royal]
« Tout va bien chers amis. Magnifique discours du Président pour la commémoration de la rafle du Vel d’hiv. Très émouvant. » [Valérie Trierweiler, Twitter, 22 juillet 2012]
Mesdames, Messieurs,
La sempiternelle mise en accusation de la France au nom d’un passé révolu de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, durant les trente dernières années, très précisément depuis le premier septennat de François Mitterrand, exige de ses citoyens une repentance dont ils ne peuvent mais, et qui termine toutefois dans l’incohérence et nombre de contradictions, puisque se fondant seulement sur l’uchronie.
Ce procédé intellectuellement et philosophiquement malhonnête consiste en effet à refaire en pensée l’Histoire, telle qu’elle aurait pu être et qu’elle n’a pas été. Ceci permet à des « vertueux autoproclamés », en l’occurrence les successeurs de François Mitterrand, de jeter l’opprobre sur les Français en général, puisque censés incarner l’entité France éternelle.
Ainsi, venant après celui de Jacques Chirac en son temps, le discours de François Hollande commémorant la rafle du Vel d’hiv de 1942 l’illustre à sa manière, puisque sa condamnation moralisatrice évoqua une France terre d’asile et des droits de l’homme, alors que seule leur inobservation est réellement universelle – sauf encore à vous-mêmes ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire à l’aune du devenir du monde, depuis plus de six décennies !
Or ces jugements uchroniques sur fondement moralisateur appellent à la rescousse rien moins que l’Idéal et son succédané censé pouvoir le transposer dans la réalité quotidienne, à savoir le catéchisme prétendument universel, ou Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, alors que celle-ci est postérieure aux faits moralement condamnés aujourd’hui en son nom.
D’aucuns pourraient d'ailleurs se demander, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, pourquoi François Mitterrand, qui avait personnellement très bien connu cette période, n’avait pas jugé utile de condamner moralement l’État français en public, à l’exemple de Jacques Chirac, voire la France elle-même comme François Hollande.
La mauvaise foi n’y est pas pour rien, car nul ne peut ignorer aujourd'hui le parcours de François Mitterrand se précipitant à Vichy dès son retour du stalag, et récompensé de la francisque pour bons et loyaux services envers le Maréchal – sinon pourquoi ? ! Qui l’ignorait, d’ailleurs, en 1981, parmi les caciques socialistes mis en exergue ici, qui volaient alors à son secours pour en tirer profit au prix d’un coupable silence complice, donc d'hypocrisie ?
La France de 1943 n’était pas la France éternelle, puisqu’une autre France, non-capitularde mais résistante, se trouvait à Londres, et rien n’empêchait donc François Mitterrand de la rejoindre, ce qui devrait suffire à faire taire les condamnations des moralisateurs d’aujourd’hui, adorateurs de Mitterrand en son temps.
A SUIVRE...