Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un spécialiste du sujet qui va nous occuper aujourd’hui. Cela ne m’empêche d’apprécier à sa juste valeur le travail du photographe américain Leland Bobbé.
Il ne s’agit pas ici de parler de M. Tout-le-Monde qui, au barbecue hebdomadaire du camping deux-étoiles du Sud de la France où il a pris quelques vacances, a cru bon d’enfiler une perruque blonde et de gâcher maladroitement le maquillage de madame pour amuser la galerie. On parle bien ici d’art, et du transformisme dans ce qu’il peut avoir de plus poussé en termes de performance.
Le projet Half Drag de Leland Bobbé tend clairement àrendre hommage à ces hommes qui se muent en femme à la tombée du jour, usant de subterfuges toujours plus impressionnants pour ne plus rien laisser paraîtred’un quelconque trait masculin. Tout cela en se permettant de dévoiler également les véritables personnalités de ceux qui excellent dans l’art du transformisme.
Là est la plus grande force de Half Drag : le montage parfaitement équilibré permet d’apprécier autant laqualité du travail de ces transformistes que leur véritableapparence, ceux que vous identifierez clairement commehommes si par hasard vous les croisiez un matin en partant travailler (si toutefois vous avez la chance inouïe de travailler au mois d’août). Le tout résumé dans des clichés d’une précision et d’une force assez incroyable.
Un très beau projet donc, qui enjoint à découvrir les autres travaux de Leland Bobbé, dont je n’aurai malheureusement pas le temps de vous parler ici, mais qui, croyez-moi, valent aussi le détour.