J’étais donc sur le point d’abandonner quand l’intro de la quatrième chanson, Ma Radio, a arrêté mon geste vers la télécommande. Là au moins le reggae était affirmé, assumé. Un refrain efficace, une chanteuse très à l’aise dans ce registre, ça m’a bien plu… Il est bizarrement construit cet album de quatorze titres. Il commence en fait au quatrième. Les trois premiers donnent l’impression d’un tâtonnement, on dirait des brouillons. Et puis soudain, à partir de Ma Radio, il prend de la consistance, il se muscle. Cette chanson c’est le marchepied qui permet à ce CD de se hisser à un excellent niveau qualitatif. La suite est un sans faute. Y a-t-il un lien de cause à effet, toujours est-il que les quatre titres qui suivent portent la signature mélodique de David Gategno. Je n’ai aucun parti prix, mais les chansons 5, 6, 7 et 8 font partie de mes six préférées. Sur une jolie rythmique et un jeu agréable avec les chœurs, Si on m’avait dit, servi par un texte assez profond, est un message de sagesse. Il s’en dégage une philosophie positive qui repose sur le fait de savoir prendre sa vie en main…
L’Age que tu me donnesest tonique, bien écrit, intelligent, bien interprété et bénéficie d’un superbe climat musical… Déclinaison sur l’amour et les (bonnes) rencontres, La bonne personne est un titre efficace, qui balance bien. Jouant à ravir de sa voix écorchée, Louisy y frise le blues (une idée à creuser ?)… Quant à Besoin de rien, cette profession de foi est un pur régal. La voix est plus retenue, toute en douceur. C’est une prise de position contre l’esprit de possession. S’en détacher est synonyme de liberté. En plus c’est remarquablement arrangé et agrémenté sur le pont d’un solo de clarinette fort bien venu.
Louisy Joseph signe là un album plus que respectable d’où il se dégage une remarquable homogénéité musicale et qui, en plus, s’écoute, car la plupart des textes ont vraiment quelque chose à dire.