Park life ...

Publié le 06 août 2012 par Asiemute

Voila plus d'un mois que je suis partie et moins de deux semaine que je suis de retour ; il serait temps que je lache quelques bribes de mon voyage ...

Ce huitième (!) séjour au Japon ne fut pas mémorable et j'en reviens avec une certitude : Tokyo n'est pas fréquentable en été ! Trop de chaleur épuisante, anesthésiante, collante, à tel point que certains jours la ville m'en devenait détestable ! Je n'entre pas trop dans les détails, je ne suis pas là pour vous ennuyer avec le côté négatif de mes péripéties nippones : on dira que ce crû 2012 fut une digression ... au cours de laquelle il y eut quelques belles choses tout de même ! Et c'est surtout celles-ci que je souhaite évoquer ici ...

Park life : parce que c'est une partie de ma vie lors de cet espace temps évaporé passé à Tokyo tellement j'ai recherché la fraîcheur dans les parcs ! Ici, au bord du Shinobazu, l'immense étang du parc Ueno. Mais Park life, c'est aussi le titre d'un petit roman sans prétention mais plein d'humanité et de fraîcheur (pour le coup, ça tombait bien ...) de Yoshida Shuichi, dont l'action se passe en grande partie au parc de Hibiya, autre oasis au coeur de la mégapole.

 

J'ai aussi passé pas mal de temps à lire dans les cafés : ici à l'Excelsior Caffé d'Ikébukuro, juste avant une de mes frénétiques raisonnables séances de shopping au Sunshine 60 ... toujours en quête de fraîcheur, bien sûr ;)

"Quand je muse longtemps sur le banc du parc, je réalise que je ne vois le paysage que si j'en prends conscience. La mare où se propagent les ronds d'eau, les murs en pierre couverts de mousse, les arbres, les fleurs, les traînées d'avions dans le ciel, toutes ces choses qui envahissent mon champ visuel ; en fait, je ne vois rien de tout cela.
Ainsi, c'est lorsque je me rends compte que je vu nager sur la mare un oiseau aquatique que celui-ci, coupé de son environnement, se manifeste pour la première fois en tant qu'oiseau aquatique. Mais si mon champ visuel est saturé et que je me demande ce que je vois vraiment, par exemple dans l'image imprimée sur la rétine par le gobelet de Starbucks de tout à l'heure, ce qui émerge et prend forme alors sous mes yeux, c'est l'intérieur d'un Starbucks à ma première visite, lors d'un voyage en solitaire à New-York à l'époque où j'étais étudiant, et voilà que se mettent à flotter sous mon nez le délicieux arôme des grains de café grillé et le parfum de la canelle."

Extrait de Park Life
YOSHIDA Shuichi
Traduction : Gérard Siary et Mieko Nakajima-Siary

Oh ! j'allais oublier de vous présenter mes nouvelles copines ;-)