Mais rien n'y fait, et nous voilà réduits à savourer la composition des plans et le travail sur les textures visuelles et sonores. L'occasion de constater à quel point Zvyaguintsev se regarde filmer : les mouvements de caméra sont trop voyants, et sa façon de croquer la nature en tant que révélateur des tréfonds de l'esprit humain a du plomb dans l'aile. On a déjà vu ça en mieux ailleurs, notamment chez Tarkovski, qui est indéniablement le modèle du réalisateur. Mieux vaut revoir Le retour, drame aussi sec que poignant, dont la mise en scène était au service de l'histoire. Quant à Zvyaguintsev, souhaitons que l'accueil relativement frileux reçu par son film le pousse à réfléchir sur sa condition d'artiste et à trouver des motivations plus saines avant de se lancer dans un troisième long-métrage qu'on espère plus honnête et habité.
3/10