Ces 2 équipes internationales qui sont parvenues à séquencer les génomes de deux parasites, Plasmodium vivax (P. vivax), un type de paludisme humain, et Plasmodium cynomolgi (P. cynomolgi), un parasite qui infecte les singes d'Asie, et qui font apparaître des variations génétiques plus nombreuses que prévu, dont certaines étaient encore inconnues, ouvrent une nouvelle compréhension de la maladie. Mais aussi de nouveaux défis car ces variations génétiques expliquent aussi la capacité des parasites à échapper à l'arsenal des médicaments et des vaccins disponibles. Des conclusions publiées dans l'édition du 5 août de la revue Nature.
Plasmodium vivax est l'un des 4 principaux types de paludisme humain, et le plus répandu avec Plasmodium falciparum, le plus mortel. Ces dernières années, on a enregistré aussi certains cas humains à Plasmodium knowlesi (P. knowlesi), un paludisme du singe, justement, rencontré en Asie du Sud-Est.
Les chercheurs de la New York University ont analysé des souches de P. vivax prélevées dans différentes régions d'Afrique occidentale, d'Amérique du Sud et d'Asie et séquencé, pour la première fois leurs génomes aboutissant à une carte, à l'échelle mondiale, de la variabilité génétique des parasites du paludisme. Une diversité génétique 2 fois plus large pour P. vivax que pour P. falciparum et une capacité d'évolution surprenante qui explique l'aptitude du parasite à échapper aux médicaments et vaccins existants et justifie le développement de nouveaux traitements.
Dans la seconde étude menée aussi par l'Université de New York avec l'Université d'Osaka, les scientifiques ont séquencé les génomes de 3 souches du parasite P.cynomolgi. Les chercheurs ont comparé son patrimoine génétique à P. vivax et à (P. knowlesi), cette souche récemment rencontrée qui affecte singes et humains dans certaines régions d'Asie du Sud. P. cynomolgi s'avère présenter de nombreuses ressemblances avec P. vivax, ce qui en fait un terrain d'étude intéressant des formes de paludisme qui touchent les humains.
De nouveaux défis : Le professeur Jane Carlton, auteur principal des 2 études explique que la mauvaise nouvelle est cette variation génétique entre les différentes souches qui rend compliquée la lutte contre la maladie, mais la bonne, c'est cette meilleure compréhension des défis à relever et qui va permettre de développer des médicaments plus efficaces.
Alors que la moitié du monde est exposé au paludisme, que le meilleur traitement disponible, en particulier pour P. falciparum, est une association médicamenteuse comportant de l'artémisinine, la résistance aux antipaludiques pourrait aujourd'hui inverser la tendance des progrès accomplis, en particulier dans le traitement des enfants. Il n'existe actuellement aucun vaccin homologué contre le paludisme hors un vaccin expérimental contre P. falciparum, actuellement testé dans le cadre d'un vaste essai clinique dans 7 pays d'Afrique.
Source : Nature Genetics 5 August 2012 doi:10.1038/ng.2373 The malaria parasite Plasmodium vivax exhibits greater genetic diversity than Plasmodium falciparum et doi:10.1038/ng.2375 Plasmodium cynomolgi genome sequences provide insight into Plasmodium vivax and the monkey malaria clade
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