Cela fait 3 mois jour pour jour que François Hollande a été élu président de la République. On ne peut pas faire de bilan complet après si peu de temps, mais il est possible de mettre en lumière un certain nombre de points qui permettent de mettre à mal l'image de président "normal" voulue par François Hollande. Lui président de la République avait pris un certain nombre d'engagements sur lesquels il me semble bon de revenir.
- Lui président de la République ne serait jamais "bling bling". Son mandat a mal commencé avec la mobilisation de 4 avions dès le 6 mai au soir pour relier Brive à Paris. A peine élu, déjà en Falcon. Depuis, il a adopté l'avion de Nicolas Sarkozy. A l'époque, cet avion présidentiel était "indécent". Maintenant que c'est Hollande qui l'utilise, cet avion n'a rien "d'extravagant". Bien sûr, il tente de changer la donne, voyage en train et le fait savoir histoire d'être sûr que les journalistes seront présents pour qu'ils puissent relater l'exploit présidentiel. Peu importe que ces voyages en train mobilisent des dizaines de policiers le long du trajet sur les zones sensibles. Non ce qui compte, c'est l'image "normale". Mais le naturel revient vite. On a appris par hasard que le président a fait changer une partie du mobilier de Brégançon. Passer 15 jours sur place implique un minimum de luxe. Lire ici. Rien de plus normal me direz-vous pour un président qui fréquente les restaurants des supers-riches...
- Lui président de la République ne s'occuperait pas des nominations, l’État serait impartial forcément...Depuis son élection, la chasse aux sorcières (comprenez ceux qui ont travaillé avec Nicolas Sarkozy) est permanente. Les deux dernières sont particulièrement choquantes : Philippe Parini (directeur général des finances publiques), et Jean-Dominique Comolli (de commissaire aux participations de l'État). Les compétences des deux hommes sont unanimement reconnues et leur limogeage incompréhensible. Le président s'occupe également des magistrats qui ne sont pas de son côté. Philippe Courroye vient d'être muté de force avec l'appui du CSM. On peut citer également le cas de Renaud Muselier viré de l'Institut du monde arabe par Laurent Fabius ou encore le cas de diplomates renvoyé pour avoir été nommés par Nicolas Sarkozy. Lire ici et ici. Pour finir (la liste est trop longue, je pourrai y consacrer des dizaines de lignes), citons Alain Pouzillac qui a "démissionné" de France 24 bien aidé par la ministre de la Culture.
- Lui président de la République aurait un gouvernement exemplaire. Là encore, j'ai peur d'être un peu long. Souvenez-vous "Moi président de la République je n'aurai pas de ministres condamnés au sein du gouvernement". Monsieur le donneur de leçons n'a pas respecté cet engagement avec un mépris invraisemblable pour les Français. Lire ici, ici et ici. De la même façon, de nombreux ministres font travailler leur conjoint dans les cabinets ministériels. Citons également exemplarité de Cécile Duflot qui fait pleuvoir les Légions d'honneur sur ses amis politiques. Son premier ministre a une équipe de communicants pléthorique : 12 attachés de presse pour 4 à l'époque de François Fillon. L'exemplarité, sans aucun doute. Sitôt élu, il devait mettre fin au cumul des mandats. Visiblement, les élus du PS ne sont pas emballés et l'idée a du plomb dans l'aile.
- Le meilleur pour la fin : lui président de la République ne devait pas mélanger vie publique et vie privée. C'est très réussi. Bravo ! Valérie Trierweiler s'est chargée de lui infliger un camouflet avec un tweet qui a fait l'actualité pendant plusieurs jours. Le fils du président en a même remis un couche il y a peu. Lire ici.
Vous l'avez compris, entre la communication politique bien rodée et la réalité des faits, il y a un monde. Le président "normal" va vite devenir un président "bancal". Incapable de prendre les décisions, de faire avancer la France. Pour le moment, il a joué les cartes faciles. Il a tapé sur les méchants : les riches, les pétroliers, les banques...Pour le reste, il a lancé des commissions. Tous les problèmes ont été renvoyés en commissions, histoire de gagner du temps, histoire d'endormir le bon peuple de France. Le réveil sera brutal et douloureux.