Chroniques d'un chantier de rénovation #2

Au vu du calme qui règne sur ce blog on pourrait croire que je suis en vacances, mais c'est tout le contraire ma p'tite dame ! Entre les allers-retours quotidiens Angoulême-Poitiers pour le travail et le chantier de la maison, cela me laisse très peu de temps pour ma vie numérique. Peut-être un bon signe, finalement ?
Je crois que le moment est venu pour le coup de gueule annoncé précédemment, quant aux divers partenaires avec lesquels on est obligés de composer, lorsque l'on a un projet tel que la rénovation d'une maison. Maintenant je comprends vraiment pourquoi tant de bâti ancien est laissé à l'abandon ! Alors aujourd'hui je vous préviens, tout le monde va en prendre pour son grade.

CAUE :  Complètement d'Aucune Utilité pour l'Environnement ?

C'est bien simple, depuis le début de nos démarches, tous les interlocuteurs que nous avons croisé sur notre chemin ne sont soit d'aucune aide, soit ont véritablement cherché à nous décourager. Cela a commencé avec la consultation au CAUE : autant l'expert en énergie a été de bon conseil, autant l'architecte qui nous a reçus n'avait rien à nous dire (à part essayer de nous convaincre qu'on avait fait le mauvais choix). Car si on l'écoutait : "les maisons de ville c'est vraiment pas pratique, y'a des étages, quand on a des enfants, quelle galère ! En plus pour le chantier les ouvriers vont s'en voir pour stocker leurs matériaux... Non vraiment, votre projet n'intéressera personne. Pourquoi ne faites-vous pas construire votre pavillon ex-nihilo en rase campagne ?!" C'est vrai ça, on y a pas pensé... qu'est-ce qu'on est cons quand même ! Quand nous avions étudié les CAUE à l'université, il me semblait pourtant que ces derniers avaient un rôle "social" à jouer, un rôle pédagogique, comme défendre des bonnes pratiques vis à vis de l'environnement, la consommation d'espace, tout ça tout ça...  Bref, la rénovation ce n'est vraiment pas à la mode, aujourd'hui ce qu'il faut faire, c'est construire des bâtiment "HQE" au milieu de nulle part, ça c'est l'avenir ! Mieux vaut donc raser tout l'habitat ancien qui pourrit en plein centre ville.  Ceux qui s'acharnent à rénover sont donc soit des utopistes, soit des supers gros richards... soit les deux à la fois. Utopiste je veux bien, mais riche non. Dans tous les cas, on était déjà mal barrés.

Banksters 

6 mois pour trouver un prêteur. On s'en sort pas si mal, non? Ce qu'il y a de pire avec les banquiers, c'est qu'ils vous font croire qu'ils prennent un risque incommensurable en pariant sur vous et votre projet, alors qu'ils se protègent de tous les côtés et qu'ils font tout pour en tirer le maximum. Ils instaurent un rapport de force dans lequel on est toujours en position de faiblesse et voudraient qu'on les prenne pour des philanthropes ! En tout, pour ce projet, c'est une dizaine d'établissements consultés et beaucoup de temps perdu...  et aussi d'argent puisque l'un d'entre-eux nous a fait perdre 3 mois pour rien et a considérablement retardé le chantier (le dossier était soit disant "accepté" mais au dernier moment la décision a été négative... nous obligeant à recommencer de zéro). Les pratiques dans le secteur bancaires sont scandaleuses. En définitive, c'est la banque qui sort gagnante d'un prêt, pas vous. On a tendance à l'oublier.

Bâtiment : bienvenue dans la 1000e dimension...

Vous avez enfin signé votre offre de prêt et vous pensez qu'une fois que le chantier est lancé, tout roule ? Funeste blague. Bien sûr, on m'avait prévenue que cela n'allait "pas être de tout repos". Mais là aussi le secteur du Bâtiment est bien malade. Manque de rigueur et de soin, travail bâclé, retards, tarifs exorbitants... S'il y a bien quelque chose qui m'énerve, c'est qu'on me réponde que "ça se passe comme cela dans le Bâtiment, mademoiselle". Par exemple, quand on vous présente une facture, il faut faire bien attention à ne pas tout régler, mais à réserver 10%, au cas où il y ait une malfaçon... sinon l'ouvrier ne reviendra jamais pour régler le problème ! Ça se passe peut-être comme ça, mais je ne vois pas pourquoi cela devrait continuer... Les artisans du Bâtiment ont un travail difficile et dangereux, j'en suis consciente. Mais leur comportement vis-à-vis de leurs clients me semble bien trop souvent à la limite du foutage de gueule ! En prenant un coordonnateur de travaux, je pensais acheter de la tranquillité d'esprit. Là aussi, qu'on se le dise, on vous vend du vent ! Est-ce trop demander que ses travaux soient juste correctement réalisés, sans qu'on abîme nos parquets et notre bel escalier anciens ? Le chantier n'est pas terminé, j'espère vraiment que les autres ouvriers vont se rattraper... car je ne demande qu'à revoir mon jugement.