Pour sûr que les mouflets ils ont eu de la chance ! D'abord à l'auberge. Certes, le confort y est rustique, mais rassurez-vous, pas besoin d'aller avec les vaches pour satisfaire un besoin naturel... sauf urgence si celui de l'étage est occupé ! Et comme n'y a aussi qu'une seule douche pour tout le monde, on se contente d'une toilette de chat au lavabo. Mais la table y est copieuse. Si vous dédaignez le repas marcaire, vous pouvez opter pour la choucroute. Et si vous passez au milieu de votre randonnée, en déboulant du Sentier des Roches par exemple, la tarte aux myrtilles arrosée d'un verre de Gewürztraminer bien frais sera un agréable réconfort en terrasse. À un prix raisonnable. Cela suffit à justifier l'inscription au guide du routard depuis plusieurs années. Charles y a découvert le confort des lits superposés et quand, au petit matin, Grand-papa a dit "venez voir, il y a des chamois, dans le pré"... le diablotin a surgi un peu brusquement hors de sa couette et s'est heurté au plafond ! Impossible ensuite de les garder calmes. Je présume qu'on a réveillé tous les pensionnaires.De la chance, ils en ont eu ensuite à découvrir la montagne. Les chamois n'étaient plus trop au rendez-vous, car il faisait chaud dès le lever du soleil et il n'y avait même pas de rosée. Les enfants ont bien marché, sans rechigner, même si Léonie demandait à tout bout de champs si on était bientôt arrivés. Ce qui ne l'empêchait pas de se goinfrer de myrtilles. Les myrtilles, ils connaissaient car il y en a dans le Perche, mais les montagnes, à part les Alpes Mancelles, c'était nouveau pour eux. Nous avons dû rabâcher plutôt cent fois qu'une les règles du randonneur en montagne. Il y en a des choses interdites ! Ne pas jeter de caillou, ne pas cueillir les fleurs, ne pas quitter le chemin, faire attention au bord des falaises (de la Martinswand), boire avant d'avoir soif etc., etc. ! Les Vosges, c'est peut-être de la montagne à vaches, mais les risques existent aussi.
À Tantine Lu : ils ne sont peut-être pas encore prêts pour le Népal, mais ils sont bons pour les Pyrénées !
Le site : à gauche, la ferme, au centre, l'auberge et l'étable des veaux, à droite, le refuge du CAF.
Après la traite du matin, les vaches n'ont qu'à traverser la route pour rejoindre seules leur pâturage. Troupeau mixte où il n'y a pas que des Vosgiennes. A la ferme, il y a aussi 3 veaux, un gros chien bien gentil, un âne, un cheval, deux chèvres, un jeune bouc et un mouton. Nous n'avons pas vu le cochon mais il y en avait un bien dodu et bien rose la dernière fois que nous sommes venus !
Au delà de la prairie, le Hohneck. Entre les deux, Frankental.
A propos de la route, l'accès au site se fait depuis la Route des Crêtes qui est vosgienne au moyen d'un "chemin" qui mène uniquement aux 3 Fours (étymologiquement '"trois feux ou foyers") dont les maisons sont situées en Alsace, sur la commune de Stosswir. Mais c'est une impasse et on ne peut pas accéder en voiture à cet endroit depuis l'Alsace. J'imagine la complication pendant l'annexion puis l'occupation. Et bien croyez-moi si vous voulez, mais seule la partie alsacienne est goudronnée, la partie vosgienne depuis la route des crêtes n'est que poussière, trous et bosses ! Mesquin, non ?
Un chamois, petit point roux au loin dans les rochers de la Martinswand, visible aux jumelles et capturé dans les limites du possible de mon 55-250 mm.
En avant, marche ! Charles derrière Grand-papa, puis Léonie suivie de Grand-maman. C'est un ordre, on ne change pas et on ne discute pas. Non mais !...
Rafraichissement typiquement local en haut du Hohneck. Source Lisbeth, sucre Erstein : c'est écrit dessus ! Pas trop adepte de Coca mais en montagne, c'est frais et ça requinque bien. Dans les Alpes, nous en avions souvent une cannette ou deux (pas alsaciennes, bien sûr) dans le sac à dos et il y avait toujours un petit ruisseau glacé pour les rafraichir rapidement. Le restaurant au sommet du Hohneck, je déteste cet endroit. Ça pue le graillon et il y a des goujats qui garent leur grosse berline juste sous votre nez alors qu'il y a de la place ailleurs ; mais faute de mieux, quand les gourdes sont vides ou remplies d'eau tiède... et qu'on a promis...
PS : comme dans les faits divers de l'Est Républicain, pour préserver l'anonymat des enfants, leurs prénoms ont été modifiés.
(Photos juillet 2010, août 2012)