Kerstin Thorvall (1925/2010) était une romancière controversée dans son pays natal, la Suède.
Son écriture pleine de hardiesse et de provocation dérangeait et ses romans étaient jugés scandaleux.
Le sacrifice d’Hilma est le premier volume de « La trilogie de Signe », qui lui a valu la reconnaissance de ses pairs.
L’histoire se déroule en 1931 à Tarnaby en Suède. Hilma est une jeune fille élevée au sein d’une famille modeste et pieuse.
Asphyxiée par la crainte du seigneur Hilma est toujours dans la retenue, mais sa rencontre avec Siegfried va changer sa vie. Cet homme plus âgé qu’elle, et d’une classe sociale supérieure, est l’opposé de tout ce qu’elle a pu connaître, il est exubérant, effronté, charmeur, et comble du bonheur, lui fait une cour assidue.
Hilma se laisse emporter par ce tourbillon, déstabilisée elle ne maîtrise plus rien et en quelques semaines, poussée par sa future belle famille, elle se retrouve mariée à un homme qu’elle connait à peine. La cérémonie prend des airs suspects, le banquet est baclé, on pousse les invités à partir au plus vite, Hilma s’interroge. Sa nuit de noce sera la réponse à tous ces mystères.
Dans ce roman, Kerstin Thorval nous dépeint une Suède d’entre deux guerres assez méconnue.
La montée du nazisme, la lutte des classes et la religion, servent de fond à cette histoire dramatique où le sexe et l’inceste sont abordés avec beaucoup de finesse, sans jamais tomber dans la vulgarité ou la caricature.
Ce roman m’a rappelé l’atmosphère du film culte de Lars Von Trier « Breaking the waves ».