Le docteur gruby

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

  Nous devons à Noëlle Benhamou les principales informations concernant le fameux docteur Gruby. Est né en Hongrie ( maintenant en Serbie-Monténégro) le 20 août 1810, mort à Paris le 14 novembre 1898. Il est considéré comme l'inventeur de la micro-biologie médicale. Il fit ses études de médecine à Vienne vers 1828, et obtint son diplome de médecine en 1839. Il s'installe ensuite à Paris où il donna des cours d'anatomie micropathologique. Il publia plusieurs thèses sur certaines maladies parasitaires du cuir chevelu. Il observe les actions de l'ether et indique que le chloroforme a une action plus rapide et moins toxique. Parmi sa clientèle parisienne, grâce à sa renomméeon pouvait trouver : Fréderic Chopin, George Sand, Henrich Heine, Alexandre Dumas père,Franz Listz, Alphonse Daudet,  Guy de Maupassant, et les frères Van Gogh. D'après des confidences faites à Maupassant par exemple, il faut considérer que c'était une médecine psychosomatique avant l'heure.... Noëlle Benhamou nous a communiqué les informations suivantes collectées à la BnF :

Habitait rue Saint-Lazare (66),

  Son cabinet est occupé aujourd'hui par un dentiste 

une vieille maison blanche, faisant le coin de cette rue et de la rue Blanche, place de la Trinité, au second. Donne sur l’église de la Trinité. Petite taille, dos légèrement voûté, figure pleine et colorée, un large front et un beau regard, malgré la grosseur des yeux. Avait une bibliothèque de 8000 volumes. Tous les 15 jours, Gruby réunissait à dîner cinq ou six personnes, toujours à peu près les mêmes : littérateurs, savants, médecins. Louis Ulbach (en 1888), Laverrière,Faisait expérimenter à ses invités un brouet spartiate. Vantait les délices de la bière et de l’eau minérale. Il faisait ses visites à sa clientèle l’après-midi, la soirée les courses longues, à Passy ou aux Champs-Elysées, et ne rentrait qu’à une heure avancée de la nuit. Son cocher ne ferrait pas ses chevaux, dont l’un jeune en 1870, était très fatigué. Gruby l’appelait « va-nu-pieds ». Son passage dans la Maçonnerie de rite écossais, aux doctrines idéalistes.

P. 49 : pendant la guerre et le siège de Paris, il dépensa beaucoup pour aider les malheureux. Il défraya deux ambulances, mit à la disposition de la place militaire sa maison de Montmartre, où il avait installé un Observatoire avec de puissants télescopes pour surveiller l’ennemi, s’occupa de la question des ballons et des pigeons voyageurs, installa un autre Observatoire au château de la Muette, se prodigua pour secourir les blessés comme médecin et chirurgien volontaire, en un mot se mit tout au service de la défense nationale. Suit une lettre de son secrétaire de 1894 sur la guerre de 1870. Affilié à la Croix rouge française, puis passa à La Société des Femmes de France, L’Association des Dames françaises (généreux bienfaiteur sous le pseudonyme de la Dame patriote). Faisait verser ses honoraires à des sociétés : Société de secours Austro-Hongroise de Paris, Société protectrice des animaux ; société contre l’abus du tabac (fondée par son ami Decroix, ancien vétérinaire militaire, propagateur de l’hippophagie sous Napoléon III). Dix francs la consultation et même la visite. Vivait en vieux garçon original. 1er domicile rue Gît-le-cœur.

Contradictions dans sa date de naissance. Né à Kis-Ker, comitat de Bacs, dans le sud de la Hongrie le 20 août 1810. Il était d’une famille de juifs allemands, autrichiens ou wurtembergeois, immigrés en Hongrie. Son nom paraît avoir été magyarisé : Gruber. Selon les archives de l’université de Vienne, né en 1813, des lexiques bibliographiques indiquent 1814 à Grosswardein. Il racontait avoir été témoin d’un homme condamné à avoir les dents arrachées par un maréchal-ferrant avec un instrument analogue à celui qui servait à cet usage pour les chevaux. Les parents de Gruby étaient cultivateurs et possédaient un petit bien. Sept ou huit frères et sœurs. Père Menahem-Mendel Gruby, remarié. David Gruby avait donc une belle-mère. En 1838 mis à la porte par son père pour aller faire ses études de science ailleurs. Se rend à Pesth. Y étudie puis à Vienne. L’anatomie. Docteur en médecine et docteur maître oculiste en 1839. Fait des expériences à Alfort avec Delafonds, professeur vétérinaire. 1844 : un confrère porte plainte contre lui pour exercice illégal de la médecine. A paris en 1840.

S’installe 66 rue Saint-Lazare et dans la même maison avant 1870. 1890, article sur lui dans Le Travail. 1865, création de son observatoire à Montmartre.

Trois étapes :

- Construction de l’observatoire de Montmartre et établissement du laboratoire de physiologie, micrographie, anatomie, photographie anatomique, par le docteur Gruby et à ses frais.

- Etablissement de l’Observatoire astronomique rue Lepic, 100, contenant trois grands instruments d’astronomie de 7, 8 et 9 pouces de diamètre

- Organisation de l’Observatoire météorologique et de météorologie médicale, rue Lepic, 100.

- Publication mensuelle du Bulletin météorologique de l’Observatoire Gruby, rue Lepic, 100.

- Organisation de l’observatoire militaire de Montmartre pendant la guerre sous la direction de M. Le colonel Szdat, actuellement directeur du Musée des Arts et Métiers.

Sur la maison de la rue Lepic (voir p. 132)

Seul l’observatoire météorologique avait toujours fonctionné jusqu’à la fin. Il avait d’abord été dirigé par MM. Cassé et l’aéronaute Jovis assez sérieusement. Bulletin reproduit par les journaux graves comme le Gaulois et le Gil Blas.

Avait dans sa maison de Montmartre un vieux factotum ivrogne le père Laverre.

P.138 : la guerre de 1870.

Quand la guerre éclata, Gruby au sommet de sa vogue comme guérisseur. Clientèle internationale.

Invente une grande tente d’ambulance démontable qu'il installa, lors de l’expo universelle de 1889, sur l’esplanade des Invalides. Obtint un grand prix. Gruby médecin. Traînent beaucoup de racontars. Clientèle de nerveux et de surmenés. Agissait par suggestion et hypnotisme. Antivaccinateur et allié aux ligues antivaccinatrices d’Angleterre et d’Allemagne.

Avait du diagnostic. Détracteur : le Journal des Goncourt.

1893 : Gruby : 83 ans. Avait prescrit à A. Dumas fils de se promener sous les galeries de Tuileries et de manger autant de morceaux de brioches qu’il y avait d’arcades. A couru dans les journaux. (P. 216) Grâce à A. Dumas fils, Gruby fut décoré à la fin de sa vie de la légion d’honneur sous le ministère Constans en 1890. Daudet, à bout de force, alla le consulter. (P.224). Vers la fin de sa vie Gruby n’avait plus la force de monter à l’observatoire de Montmartre. En 1898, problèmes urinaires. Meurt le 14 novembre 1898. A 88 ans. Rue Saint-Lazare 66. Obsèques le 28 à neuf heures. Réunion à la Maison mortuaire. Inhumation au cimetière Montmartre. Né juif mais libre penseur. Discours sur sa tombe : Docteur Duchaussoy, secrétaire général, fondateur de l’Association des Dames Françaises ; compatriote, M. de Bertha ; Le docteur Barbe, spécialiste des maladies de la barbe et du cuir chevelu. Pas de famille. Vente du mobilier de Gruby à Drouot le 30 novembre 1898 Neveu de Gruby sans argent. 300 mille francs avec la vente de l’hôtel de la rue Lepic et 80 héritiers. 

 

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URL : http://perso.orange.fr/maupassantiana/ 

     

Bibliographie :

  • Microscopicae d'Observationes, pathologicam de morphologiam d'annonce. Vienne, 1839.

Microscopicae d'Observationes, pathologicam de morphologiam d'annonce. Le pathologicorum de fluidorum de Morphologia, primi de tomi, pars le prima, Vienne, 1840.


  • Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1841. 13:72 - 75.
    Indépendamment de Schönlein (der Impetigenes de Zur Pathogenie) Gruby a découvert l'achorion du favus, le décrivant defintely comme cause de la maladie, un point à laquelle Schönlein était dans le doute.

  • Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1842, 14:634 - 636.
    Indépendamment du pédiatre suédois Fredrik Theodor Berg (1806-1898), Gruby a trouvé des albicans de candida dans la grive. Il a démontré sa nature fongique.
  • Les séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1842, 15:512 - 515.
    Première description précise des mentagrophytes de Trichophyton, le mycète responsable des barbae de sycosis. Traduction en anglais de ce et journaux de Gruby cinq autres lus aux sciences de DES de l'Académie dans Zakon et Benedek, David Gruby et le centenaire de la mycologie médicale, 1841-1941, bulletin de l'histoire de Medicine, 1944, 16:155 - 168.
  • Phytoalopécie d'ou de decalvans de nature, de le siège et de le développement du Porrigo de La de sur de Recherches.
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1843, 17:301 - 303.
    Première description précise d'audouini de Microsporon, le mycète des decalvans du porrigo de Willan, tonsurans de tinea, la maladie de Gruby.
  • Recherches et d'hématozoaire d'espèce de nouvelle d'une de sur d'observations, sanguinis de Trypanosoma.
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1843, 17:1134 - 1136.
  • Chevelu constitutif sous le nom de Teigne (Mahon) maladie contagieuse du cuir chevelu des cryptogames et recherches sur Tonsurans d'herpès (Cazenave).
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1844, 18:583 - 585.
    Gruby a découvert un mycète, tonsurans de Trichophyton, dans la teigne tonsurante du cuir chevelu.