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Que reste-t-il à dire ? Est-il besoin de l’écrire ? Moins de deux semaines après la sortie en salles de « The Dark Knight Rises », troisième (et paraît-il dernier) Batman réalisé par Christopher Nolan, écrire quelques lignes à son propos semble déjà superflu. Tout semble avoir été dit. Tout le monde semble s’être exprimé. Certains se sont tant exprimés qu’ils en ont même trop dit, balançant à coups de tweets blasés, distraits, égoïstes ou juste sans jugeote, quelques spoilers ayant (à juste titre) fait grincer des dents. Il était dit que « The Dark Knight Rises » serait le film le plus attendu de l’année, le plus discuté et bien sûr le plus débattu. L’actualité sous forme de folie meurtrière s’est chargée d’amplifier le phénomène et d’y ajouter questionnement, doute, agacement. Le rapprochement de la tuerie d’Aurora avec le film de Christopher Nolan, les interrogations qui ont pu en découler ont parfois été rapidement lapidées par la vindicte des réseaux sociaux. Parfois à raison, tant il y a déjà à ressentir et à dire sur l’œuvre seule de Nolan qu’une seule vision ne saurait être suffisante à en digérer toute la densité. Parfois trop hâtivement, car à l’heure où les cinéastes sont parvenus mieux que jamais à inscrire les films de super-héros dans notre époque, à les faire évoluer dans une société qui est le miroir de la nôtre et à commenter les maux qui nous touchent avec une réelle sagacité, c’est fermer les yeux et se boucher les oreilles que de s’offusquer de voir la presse s’interroger sur les corrélations entre l’influence de la société sur les Batman de Nolan et l’inverse. Même si les mots auraient peut-être été autres si les canards en questions avaient proposé d’autres couvertures…
Le sujet a été amplement débattu et je ne suis pas sûr qu’un billet de plus sur la question changera les cœurs. Ni une critique de plus consacrée à « The Dark Knight Rises ». Débats et critiques sont déjà partout. Émerveillés ou déçus. Je ne pensais d’ailleurs pas consacrer un billet, aussi bref soit-il, au film de Christopher Nolan, avant de le découvrir (tardivement, donc), pas même pour huer les petits malins qui se foutent que l’on puisse être déranger par les spoilers intempestifs. Alors non, je n’épiloguerai pas longuement sur « The Dark Knight Rises ». D’autant que j’ai passé une bonne partie de la projection à me dire « Ça ne vaut tout de même pas The Dark Knight », surtout lorsque le film frôle le discours réac. J’ai senti l’ombre écrasante de l’absence du Joker d’Heath Ledger, un personnage et un acteur sans qui la saga de Nolan perd forcément un peu de saveur. Et pourtant, malgré cette absence, contre toute attente, le dernier acte (et un peu plus) m’a absorbé. « C’est quand même pas mal » m’a traversé l’esprit. Et l’envie de le revoir en salle m’a envahi à peine le générique de fin commencé. Comme pour « The Dark Knight » à l’époque. Ce sera pour dans quelques semaines, et alors seulement je crois que je saurai dire à quel point j’ai vraiment aimé « The Dark Knight Rises ».