Dans leur soif de connaitre l’histoire de leur pays, certains marocains sont prêts à tout! Et je les comprends, car l’histoire telle qu’elle est enseignée selon les programmes officiels ressemble plus à une bande dessinée pour enfants débiles qu’à une discipline sérieuse, nous permettant de réfléchir sur notre passé pour mieux construire notre avenir.
Donc face à ce vide, et surtout du fait d’une littérature historique fiable et objective pratiquement absente , le citoyen a eu à faire feu de tout bois.
A un moment donné, le lecteur curieux devait se contenter de certains numéros de ce qu’il est convenu la “presse indépendante” – je pense entre autres au numéro 439 de TELQUEL et son dossier “Comment le Maroc a été vendu”.
De son coté, LE JOURNAL HEBDO a participé activement à cette fièvre de connaissance de l’histoire du pays, en se fixant comme période post-indépendance : je me rappelle un numéro où cette publication lançait l’idée d’une collaboration entre feu Mehdi Benbarka et les services secrets israéliens.
Pour ceux que cela intéresse, il existe d’autres numéros , avec des “dossiers” aux titres tout aussi accrocheurs et racoleurs.
Les publications arabophones ont aussi participé à étancher cette soif de connaissance historique des citoyens, par la publication de mémoires de telle personnalité ou tel leader politique.
Puis apparut ZAMANE : une revue aux prétentions scientifiques et académiques, qui est supposée dévoiler des pans de l’histoire récente et moins récente du Maroc. Chacun y trouvera ce qu’il veut vient y trouver : en tout cas, la revue mensuelle semble tenir le cap et en est déjà à son vingt-et-unième numéro.
Et là dernièrement, j’ai découvert une nouvelle édition DAR AL AMAN avec sa collection “Mémoire retrouvée” qui réédite des ouvrages pratiquement épuisés depuis des décennies qui ont traité du Maroc.
J’ai repéré dans cette collection quelques titres comme :
AU TEMPS DES M’HALAS – Le Maroc de 1860 à 1912 du Docteur Louis ARNAUD (Éditions Atlantides -1952)
BOUSBIR, la prostitution dans le Maroc colonial de Jean MATHIEU et P.H. MAURY (Éditions Paris-Méditerranée – 1951)
LE MAROC MODERNE de Jules ERCKMANN (Éditions Paris Challamal ainé – 1885).
HISTOIRE DU MAROC de Coissac DE CHAVREBIERE (Éditions Payot -1931).
La maison d’édition en question a même sorti une traduction en arabe de AU SEUIL DU MAROC MODERNE de Frederic WEISGERBER (Editions La Porte – 1947).
Vous pouvez trouver également LE MAROC DISPARU, de Waklter B. HARRIS traduit en franàais par le Capitaine Paul ODINOT, paru en 1927.
Malheureusement, ce ne sont pas ce genre d’ouvrages, écrit par des militaires, des agents du protectorat ou par des aventuriers qui nous feront connaitre la véritable histoire de notre pays.
Cette mission incombe à des historiens marocains, libérés de toute contrainte et libres dans leurs recherches, animés du seul souci scientifique de relater les faits et de les placer dans leur contexte sociétal et civilisationnel.
L’histoire de ce pays n’est pas qu’une suite d’événements : il existe toujours un pourquoi et un comment à tout ce que connait la vie d’une nation.
A cet égard, par exemple, je relève que les dates du 5, 6 et 7 août semblent être tout à fait indifférentes à la plupart de nos compatriotes, miss à quelques spécialistes ou des amateurs férues d’histoire : je vous lance un petit défi! Lequel d’entre vous, amis lecteurs, pourrait nous rappeler ce que ces journées ont de particulier dans l’histoire de notre pays!
Pour en savoir plus au sujet de ces dates, je vous conseille de consulter l’ouvrage en arabe du professeur Allal Lakhdimi paru chez les éditions AFRIQUE-ORIENT sous le titre :”Intervention étrangère et résistance, les événement de Casablanca de 19XX”. Je ne donne pas l’année pour corser la question.
Alors, messieurs les historiens, au travail! La demande existe, à vous de la satisfaire.