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Vladimir Poutine contre les punkettes des Pussy Riot : médaille d’or de la connerie

Publié le 04 août 2012 par Kamizole

En ces temps de Jeux olympiques qui ne retiennent guère mon attention, nul doute que si une épreuve de stupidité y fût organisée à l’intention des dictateurs Vladimir Poutine serait sélectionné d’office. Bachar El-Hassad concourrant pour sa part dans la catégorie « sanguinaires ». Ces JO arriveraient un poil trop tard pour Nicolas Sarkozy quant aux procès intentés pour tout et n’importe quoi. Qui ne se souvient - notamment : ne point oublier les T.shirts portant l’inscription « Casse-toi pöv con » et autres insultes gravissimes du style « Sarkozy, je te vois ! » qui se termina fort heureusement par une relaxe - des fameuses poupées à son effigie, vendues avec des épingles ? Soit elles furent inefficaces soit les acquéreurs manquaient du don de sorcellerie qui n’est pas donné à tou(e)s.

Outre le très connu Haut-Berry, je vous recommande tout particulièrement l’étude de l’ethnologue Jeanne Favret Saada menée en Mayenne, en immersion sur le terrain pendant trois ans : « Les Mots, la mort, les sorts : la sorcellerie dans le bocage » (Gallimard, 1977). La Sarthe étant fort proche de la Mayenne, l’on se demandera utilement si Jean-François Copé n’y aura pas trouvé sorcier à son pied pour s’acharner avec ses épingles sur la cheville de François Fillon… ensuite de quoi il pourrait le considérer comme le roi des « casse-pieds » selon un gros titre du Canard enchaîné aperçu hier.

Pauvres Russes ! Auront-ils jamais connu la démocratie ? Passés du tsarisme au régime soviétique pour tomber sous la férule d’un Poutine, ex colonel du KGB dont il ne fallut point être grand clerc pour subodorer qu’il ne serait point un dirigeant démocrate. Gorbatchev avec sa perestroïka et autre glasnost (transparence) ne fit pas long feu. Le complexe militaro-industriel (auquel appartient Poutine) s’accommoda parfaitement du soulographe Boris Eltsine, belle marionnette balbutiante et trébuchante dans les conférences internationales.

Ce qui ne l’empêcha nullement au demeurant de favoriser ses proches quand il s’agit de se partager les dépouilles des secteurs clef de l’économie de l’ancien empire soviétique. Les anciens apparatchiks devenant des hommes « d’affaires »… A tous les niveaux de la société. Mais ce furent bien évidemment les plus mafieux - il leur fallait bien investir les milliards de roubles qu’ils avaient amassés grâce à leurs trafics - qui raflèrent la mise, acquérant à vil prix les anciens conglomérats industriels, notamment dans le pétrole, Moscou gardant la main sur le gaz naturel par l’intermédiaire de Gazprom.

Ces oligarques n’indisposent Vladimir Poutine que dans la mesure où ils deviennent des opposants politiques. Je ne ferais pas l’historique de ceux qu’il fit jeter en prison, souvent sans procès ou tellement truqués que c’en est aussi ridicule que scandaleux. Malheur aussi aux journalistes qui ne sont pas « dans la ligne » ! Anna Politkovskaïa paya de sa vie d’avoir pris le parti des Tchétchènes contre la politique de Poutine. Assassinée par des sbires à sa botte. D’autres sont emprisonnés, assignés à résidence, des journaux interdits.

Malheur aussi aux simples citoyens qui depuis les élections législatives de décembre 2011 et surtout présidentielle - un seul tour ! - du 4 mars 2012 en contestent la légalité, très certainement à bon droit tant il semble que la fraude eût été massive. Avec pour résultat des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Moscou plusieurs journées durant.

C’est dans ce contexte que s’inscrit à Moscou, l’absurde procès fait aux trois chanteuses des Pussy Riot (Editorial du Monde 31 juillet 2012). Leur crime ? Avoir dénoncé en la cathédrale orthodoxe de Moscou du Christ-Sauveur le 21 février 2012 - en pleine campagne électorale, donc - le régime en entonnant « une prière punk anti-Poutine » adressée à la Vierge Marie : « chasse Poutine »… Crime suffisamment grave - contre les autorités orthodoxes dont-elles dénonçaient non sans raison la collusion avec le pouvoir de Poutine - pour que le patriarche orthodoxe les fit arrêter quelques jours plus tard par la police aux ordres de Poutine. Lequel Cyril ou Kirill doit être nommé pour que l’on mesurât précisément combien cette grosse tache qui n’aura décidément rien compris à l’enseignement du Christ - « payer à César ce qui revient à César » mais ne rien concéder sur le plan spirituel - est inféodé au pouvoir actuel.

Au point de réclamer selon ce que je lis sur un tout récent article du Monde Vladimir Poutine demande la clémence pour les Pussy Riot (3 août 2012) « la peine la plus sévère »… pour ce qu’il a qualifié de « crime contre les croyants du pays et d’incitation à la haine religieuse ». En France, il faut remonter à l’Ancien Régime pour trouver ce que l’on nomma par la suite « infractions imaginaires » à savoir (entre autres) l’hérésie et la sorcellerie. Abolies par le Code pénal promulgué en 1810.

Pauvre Voltaire ! Lui qui s’indigna que le Chevalier de la Barre eût été condamné à mort et exécuté pour ne s’être point découvert au passage du Saint-Sacrement porté en procession… Que ne dirait-il aujourd’hui ? La meilleure preuve que le patriarche Kirill retarde d’au moins deux siècles : il a qualifié la prestation des Pussy Riot de « blasphématoire » ! Ridicule mais comme le souligne à fort juste titre Inna Doulkina - rédactrice en chef du Courrier de Russie, journal franco-russe publié à Moscou - « En mettant l'accent sur le caractère blasphématoire de leur action, on en tait l'aspect politique ».

La boucle est même bouclée puisque faisant état de la diffusion le 25 avril 2012 d’un film documentaire sur Rossya 1 - la première chaîne d’Etat russe - intitulé « Les provocateurs » et selon lequel l’action des Pussy Riot est décrite comme soigneusement préméditée - serait-ce un crime ? - dans le but d’offenser les sentiments des croyants et de déstabiliser la société. Inna Doulkina remarquant « qu’on les présentait carrément comme des sorcières » ! Si elles l’étaient vraiment, nul doute que leurs sortilèges eussent promptement fait passer Vladimir Poutine et son fidèle chiwawa Kirill de vie à trépas !

Deux siècles en retard, la Russie de Poutine et le patriarche orthodoxe ! J’hésite à son égard entre les termes de « pauvre con » et/ou de « salopard » de première bourre. Sans doute les deux à la fois : de la même race que ceux qui feraient condamner à nouveau le Christ s’il revenait sur terre, ce dont je suis intimement convaincue depuis plus de 50 ans. Qui osa chasser les marchands du Temple - seul acte de violence en 33 ans - ne manqua jamais d’augurer sur les faux prophètes prêchant sa parole en lieu et place.

Alors « Mgr Cyril » : fermez-la ! Je reste polie. S’il fait peut-être la loi en Russie, il aura quand même bien du mal à me venir chercher crosse en France. Je l’emmerde en long, en large, en travers et même au milieu. Aurait-il même un semblant de culture religieuse ? Suffisante pour se souvenir que ce fut le Temple (les autorités religieuses juives) qui livra le Christ aux autorités politiques de l’occupation romaine : Ponce Pilate.

En n’ayant garde d’oublier (pour la France) le sinistre évêque Cauchon - un nom prédestiné nonobstant l’onomastique : venant du Pays de Caux - livrant Jeanne d’Arc au bourreau officiant pour le pouvoir, non plus que l’Inquisition combattant les Cathares : « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens » (Amaury ?) au sujet du siège de Béziers contre les Albigeois. Preuve évidente que sur le plan religieux le pouvoir politique est toujours du côté du manche et le pouvoir religieux du côté de celui qui tient la cognée.

Au demeurant, au fil de mes recherches - quand je vous dis que la mémé Kamizole a tout du limier, en l’occurrence un scottish-terrier qui débusque ses proies dans leurs plus intimes cachettes, leur mordant les mollets sans jamais relâcher l’emprise de ses mâchoires nonobstant que ma dent (littéraire) fort dure à leur encontre est en bien meilleur état que ma véritable dentition - j’en appris de biens belles à la lecture du Monde des religions au sujet du patriarche Kirill qui tente de redorer son image (18 avril 2012)… Quand il ne tente pas de la faire retoucher ! Grotesque. La farce tient en peu de mots : l’agence Ria Novosti republia début avril 2012 une photographie de Kirill datant de 2009. Or, celle-ci avait été (mal) retouchée pour faire disparaître la montre de grand prix - « de marque Bréguet qui ne coûtait pas moins de 20.000 € !  » - mais le reflet de la montre sur la table demeurait visible !

Ce qui déchaîna sur l’Internet russe une longue série de quolibets à l’encontre de Kirill d’autant plus qu’il est connu pour son train de vue dispendieux, peu en accord avec les principes de l’Eglise. « Bienheureux les pauvres (en esprit) »… Kirill réagit non pas en s’excusant mais tout au contraire en affirmant que les attaques dont il est la cible n’auraient qu’un seul but : la lutte contre l’Eglise. Bien en peine toutefois de désigner l’adversaire. Il lui est reproché d’avoir soutenu Vladimir Poutine dès son arrivée au pouvoir en 2002. Enfin, « il serait fort critiqué pour sa dureté à l’égard de trois jeunes membres du groupe Pussy Riot, qui encourent une peine de sept ans de détention pour avoir chanté en février une prière punk contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou »…

« Nul n’est prophète en son pays » remarque la sagesse populaire, s’inspirant de l’exemple du Christ revenant à Nazareth pour prêcher et où il fut mal reçu : comment ? « Le fils du charpentier » ! Selon les paroles de Jésus rapportées par les Evangiles il aurait réagi en affirmant « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et sa maison »… Certes. Mais Mgr Kirill bafoue par sa vie et ses attitudes l’enseignement du Christ et il semble peu probable qu’il puisse « redonner quelque crédibilité à l’Eglise russe » dans l’opinion publique nonobstant le fait que 70 % de la population russe se déclare orthodoxe.

Vladimir Poutine nous la bâille bien belle. La clémence ? Y eût-il seulement songé si l’affaire ne faisait tant de vagues dans les médias internationaux et Internet, si David Cameron qui le recevait pour la première fois depuis 2005 ne l’avait évoquée cependant qu’il était accueilli par des manifestations de rue ? « Il n'y a rien de bon dans ce qu'elles ont fait. Néanmoins, je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu'elles ont fait ».Il se borne d’ailleurs à souligner que « c’est au tribunal qu’il appartient d’avoir le dernier mot et qu’il eût préféré ne pas avoir à s’exprimer sur ce sujet ». Un monument d’hypocrisie !

Rappelons que Maria Alekhina (24 ans), Ekaterina Samoutsevitch (29 ans) et Nadejda Tolokonnikova (22 ans) risquent jusqu’à 7 ans de prison si elles sont convaincues de « hooliganisme » ! Tout cela pour avoir « infligé de profondes blessures morales à des chrétiens orthodoxes ». Vous dire comment j’eus envie de rigoler (forcément jaune) en lisant ce passage ! Les vrais hooligans qui sévissent notamment sur les stades de football infligent des blessures à coup de barres métalliques, de nerfs de boeuf ou de batte de baseball sur le coin de la gueule qui laissent des traces qui n’ont rien de morales…

Quant à l’accusation de « vandalisme commis en groupe organisé » elle ne tient pas la route à moins que l’on m’expliquât comment pendant une performance artistique qui ne dura pas plus d’une minute selon ce que j’ai pu lire et armées uniquement de guitares et de matériel de sonorisation, elles auraient eu le temps de commettre la moindre déprédation. De même qu’elles n’appelèrent personne à brûler des icônes et contestent « avoir jamais prononcé de mots insultants à l’égard des croyants, de l’Eglise ou de Dieu (…) non plus que procédé à aucune agression n’étant animées que par l’envie d’améliorer la situation politique ».

Précisément et en la matière, trop c’est trop ! Non seulement huit autres membres de leur groupe se signalèrent le 20 janvier 2012 sur la place Rouge en entonnant une chanson intitulée « Poutine fait dans son froc », en référence aux récentes manifestations de l’opposition, lis-je sur sous la plume de Juliette Rabat "Pussy Riot", les féministes punk qui défient Vladimir Poutine 15 mai 2012)… mais plus encore comme le souligne Oleg Koulik - artiste contemporain - également interviewé par le Courrier de Russie, qui explique pourquoi le pouvoir et l’Eglise orthodoxe ont réagi de manière aussi raide que disproportionnée : la critique non-violente est nettement plus dangereuse pour un pouvoir aux abois que la violence, ce dont je n'ai jamais douté :

« Pourquoi se retrouvent-elles en prison ? Parce que le pouvoir ne pouvait pas admettre qu'on critique l'Eglise, la seule institution qui, dans le cas d'une révolution, se lèvera pour sa défense. Le pouvoir a réagi de façon d'autant plus raide que l'action de Pussy Riot était douce, pratiquement inoffensive. Qu'est-ce qu'elles ont fait, ces jeunes femmes ? Elles n'ont pas haché les icônes, elles n'ont tabassé personne, elles ont juste dansé et chanté. Et c'est exactement ce que ni le pouvoir ni l'Eglise n'ont pu supporter. Si seulement Pussy Riot avait commis une véritable agression, cela aurait voulu dire qu'elles respectaient leur ennemi et le prenaient au sérieux »…

Précisément : une simple parodie ! Qui ne fait qu’éclater au grand jour la stupidité de Poutine et de Kirill. A peu près comme si en France le pouvoir et autres personnalités politiques cherchaient à museler les Guigols de l’Info sur Canal + ! Ceux qui s’y sont essayés ont en général essuyé le désaveu des juges en même temps que le ridicule de l’opinion publique.

Un intertitre de Juliette Rabat m’a fort amusée : « Crise de foi »… Je signale à mes lecteur/trices qui me suivent depuis l’étranger qu’il s’agit d’un jeu de mots intraduisible car faisant allusion à ce que certains en France nomment parfois improprement « crise de foie » laquelle n’est le plus souvent qu’une indigestion, la suite d’une cuite ou un problème lié à la vésicule biliaire. Si vous y ajoutez que cet abat peut être vendu par une marchande de foie à Foix, la coupe sera pleine. « Les voies du Seigneur sont impénétrables » mais tout de même !

Ces nouveaux « procès de Moscou » ne sont qu’un écran de fumée destiné à masquer sous la question religieuse le régime autoritaire de Vladimir Poutine et les mesures répressives qui s’abattent contre tous les opposants « visant à instaurer la peur chez les citoyens politiquement actifs ». Rideau de fumée ou d’encens tant il en est fait usage avec abondante profusion dans les églises orthodoxes. J’en suffoque rien qu’à voir des documentaires !

Petite anecdote perso à ce sujet : je vivais alors dans le foyer de jeunes travailleuses qui jouxtait la pension où j’avais passé trois ans. Dans la salle à manger située au premier étage les plateaux nous arrivaient par un monte-charge. Pour une raison qui m’est restée inconnue une odeur pestilentielle en monta subitement. Peut-être un rat crevé comme dans un des épisodes de « Stalky & Cie » de Rudyard Kipling qui enchanta mon enfance ? Toujours est-il que les bonnes sœurs pour parer au plus pressé eurent la mirifique idée de placer de l’encens dans un encensoir qui se balançait au gré des mouvements du monte-plat… Une horreur ! Je fis rire aux éclats ma sœur qui un samedi en fin d’après-midi alors que nous étions dans une sorte de bazar qui s’était ouvert rue de la République à Orléans me suggéra d’acheter des bâtonnets d’encens… Je ne sais plus exactement en quels termes je lui répondis que si elle avait bouffé plusieurs jours dans les vapeurs d’encens, elle serait dégoûtée jusqu’à la fin de sa vie. Le fou rire nous tint jusqu’à la place du Martroi…

Sur le plan strictement musical - qui m’intéresse toujours au plus haut point - j’aurais bien du mal à donner mon avis sur les Pussy Riots, n’ayant trouvé malgré mes recherches aucun enregistrement. sur la Toile. « Punk » ne voulant pas à mon avis plus dire grand-chose que « rock », mon oreille étant seule juge. J’aime ou n’aime pas ou suis indifférente.

N’en déplaise à certaines critiques absurdes lues notamment sous un de mes articles repris par Marianne 2 : je serais partisane car je m’étais servie d’un seul article du Monde ! je n’ai épluché ici que les articles parus sur le Monde, en nombre suffisant et traitant les problèmes sous des angles assez variés pour me faire une opinion.

D’abord, je suis première juge de mon travail et de la nécessité d’éplucher consciencieusement ou non la presse - nationale ou régionale, les magazines et les dépêches d’agence - ce qu’il m’arrive très souventes fois de faire pour trouver certains détails ou déclarations significatifs et parfois reproduits dans un seul article. Ensuite, je suis trop perfectionniste pour bâcler mon travail, tant pis pour le temps que cela me prend parfois ! Enfin, je ne vois pas ce que des articles d’autres médias eussent pu m’apporter de différent pour comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire à dormir debout.

Les chanteuses des Pussy Riots sont donc avant tout des féministes et pour certaines militantes écologiques, Nadjeda Tolokonnikova étant par ailleurs, militante de la cause homosexuelle. Quel crime, hein ? Je ne sais laquelle d’entre elles serait qualifiée « d’agent de l’étranger » et placée sous surveillance particulière comme les ONG qui bénéficient de financement de l’étranger. Staline n’est pas mort - il s’est réincarné en Poutine - et l’on se croirait de nouveau à l’époque ou le KGB officiait à la Loubianka de sinistre mémoire.

Je dois dire qu’à voir leurs photos - une de mes petites passions - leur « tronche » me paraît autrement sympathique que celle de Vladimir Poutine ou Kirill.

J’aurais beau savoir depuis belle heurette que « l’habit ne fait pas le moine » - cela vaut pour Kirill ! - il n’empêche : le visage des trois détenues des Pussy Riot de Poutine qui dénoncent leurs conditions de détention  (Le Monde 1er août 2012) m’émeut jusqu’au plus profond de l’âme. Qu’y voir en effet autre chose qu’une flamme, de l’amour pour leurs semblables, une ironie critique envers Poutine et Kirilli et l’étonnement devant tant d’acharnement ? Comme l’affirme Maria Alekhina : « Je pensais que l'Eglise aimait tous ses enfants, mais il semble qu'elle n'aime que ceux qui aiment Poutine »… 

Ces trois dames sont des féministes selon mon cœur. Entendre qu’elles ne dénoncent pas seulement les agissements du pouvoir et/ou de l’Eglise orthodoxe mais grosso modo le machisme de la société russe. Mais encore qu’elles s’inscrivent dans une lutte globale contre le pouvoir de Vladirmir Poutine.

Comme si le machisme n’existait que dans la Russie de Poutine et Kirilli ! Des exemples récents venant de prouver également par A + B qu’il est à l’œuvre en France au sein de l’Assemblée nationale, parmi les politicards de l’UMP. Mais tout étant socialiste et nullement bénie-oui-oui, je vous fais fort d’en trouver d’aussi pendables dans certaines réactions d’élus socialistes…

Comme le fait remarquer très justement Christine Pokotilova, qui anime la version française du site Freepussyriot, nonobstant les oripeaux bariolés dont les Pussy Riot entourent leurs performances et qui ont pu parfois occulter le sens premier de leur action « ce sont avant tout des intellectuelles » qui, comme le souligne Olga Kokorina, de l’association Russie-Libertés créée en janvier 2012 et traductrice en français des lettres des détenues « Les Pussy Riot représentent aussi une forme d’activisme civil. Elle ont choisi la musique punk mais ce qui est le plus important, c’est leur message politique ».

Lequel est fort explicite selon Nadejda Tolokonnikova : « Nous ne sommes pas des messies. Mais qui sait, peut-être Pussy Riot est-il le signe de l'imminence d'un temps nouveau dans l'histoire spirituelle de l'humanité, le siècle de la liberté, comme prédit par les philosophes chrétiens russes ? »…

Oui, mesdames les punkettes ! Je ne suis sans doute pas représentative de la contestation contre l’ultralibéralisme qui est avant tout politique - ce en quoi je m’inscris tout à fait - mais également philosophique et religieuse lato sensu. De par les enseignements de l’Evangile et ce qui me fut enseigné par la JOC : le respect de la personne humaine. Tout simplement.


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