Transféré le 29 novembre dernier à la prison de la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo devait assister le 13 août à son audience de confirmation des charges, finalement reportée. Quel est le dossier d’accusation ? Quelle est la stratégie de la défense ? Comment se prépare Laurent Gbagbo ? Quel est son état d’esprit ?
La Une de J.A. n°2691. © J.A.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Gbagbo. Les juges de la CPI ont annoncé, le 3 août, que l'audience de confirmation des charges contre l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, prévue le 13 août, était une nouvelle fois reportée sine die. Cette fois, les juges invoquent des raisons médicales. À la demande de l’avocat de la défense, Me Emmanuel Altit, trois experts médicaux ont été désignés par la CPI, le 26 juin, pour procéder à un examen de son client. Raison : évaluer son aptitude à participer à la procédure menée contre lui. Ces experts ont rendu leur rapport, resté confidentiel, et les juges demandent aujourd’hui à l’accusation et à la défense de rendre leurs observations d’ici le 21 août.
Depuis l’incarcération de Laurent Gbagbo, le 30 novembre 2011, la bataille juridique fait rage entre le bureau du procureur et les avocats de l'ex-président.
Fatou Bensouda, la nouvelle procureure, a mobilisé toutes ses équipes (magistrats, juristes, enquêteurs) pour monter son dossier. Pour elle, il n’y pas de doute, l’ancien président « s’est servi de l’appareil de l’État pour ordonner aux forces qui lui étaient fidèles de mener des attaques contre les civils". Elle souhaite poursuivre Gbagbo en tant que « co-auteur de crimes contre l’humanité ».
La stratégie de la défense
De son côté, la défense abat plusieurs cartes. Elle invoque l’inaptitude de son client à suivre cette audience en raison des séquelles physiques et morales liées à son emprisonnement par les forces pro-Ouattara avant son transfert. Même si elle soulève également la question de l’incompétence de la CPI, elle se prépare tout de même très sérieusement à la tenue de cette audience. Me Altit a obtenu l’aide juridictionnelle pour son client, monté une équipe d’avocats européens et ivoiriens et engagé une bataille de procédures, notamment afin de réfuter certains témoignages du procureur.
Gbagbo a repris du poil de la bête en prison. Il est bien traité, reçoit ses proches, lit énormément et encourage ses soutiens à poursuivre son combat. Il reste persuadé d’avoir gagné les élections et se dit être la victime d’un complot ourdi par la France et ses adversaires politiques.
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