Comme l’indique le titre, il s’agit cette-fois-ci du premier essai routier « complet » puisque j’ai passé cinq jours au volant d’un rutilant Suzuki XL7 2007 revu et corrigé de fond en comble cette année. En effet, Suzuki Canada a bien voulu me prêter l’un de ses véhicules et un peu plus de 500 kilomètres plus tard, je vais tenter de démystifier ce véhicule à l’allure bien spéciale.
Tout d’abord, un peu d’histoire. Le Suzuki qui nous intéresse avait fait son apparition il y a plusieurs années en tant que Suzuki XL6 dans les salons de l’auto. Surprise, quelques mois plus tard alors que le véhicule de production possédait sept places et portait le nom de XL7. Il s’agissait en fait d’une version allongée (XL) du Grand Vitara à laquelle on avait ajouté une autre banquette derrière la banquette arrière pour un total de sept places (7). C’était une bonne idée à prime abord. À la longue toutefois, son allure allongée et étroite lui donnait une drôle de silhouette pas souvent pratique associé à un moteur V6 de 2,7 litres qui peinait souvent à la tâche. De plus, au Québec, on aime les petits véhicules alors le XL7 n’était pas dans son élément.
Puis vint l’automne 2006. Le Suzuki XL7 de la nouvelle cuvée arrive chez les concessionnaires. Il est bien différent de son prédécesseur. Tout d’abord, il abandonne le châssis autonome de type échelle si cher à Suzuki et aux amateurs de tout-terrain pour la plate-forme monocoque. Par le fait même, il emprunte à son grand partenaire General Motors la plate-forme qui sert également au Chevrolet Equinox et Pontiac Torrent. Suzuki l’a toutefois modifiée et allongé puisqu’elle offre sept places en équipement de série alors que ses confrères ne l’offre même pas en option. La silhouette est également distincte. Alors que Pontiac s’est contenté de changer la calandre du Chevrolet, Suzuki a dessiné une silhouette à son goût avec une calandre massive à trois barres transversales chromées bordée de phares à l’allure unique. Les clignotants en forme de pointe prolongent les phares jusque dans le pare-choc. Sous le pare-choc, des petits phares antibrouillards puissants. Il en résulte une allure facilement reconnaissable. Notons que, tout comme ces cousins de chez GM, le Suzuki XL7 est fabriqué à l’usine CAMI de Ingersoll en Ontario, propriété de GM et Suzuki.
Mon véhicule d’essai était le modèle JLX à traction intégrale muni du système de navigation. C’est un véhicule très bien équipé coûtant près de 38 000$. Si on ajoute quelques options (je ne sais lesquelles mais les concessionnaires trouvent toujours) et qu’on y ajoute les merveilleuses taxes, on se retrouve avec un véhicule qui frôle les 45 000$. Je parle rarement de prix dans mes textes mais je crois que c’est important de le préciser dans ce cas-ci puisque, à ce prix, on se doit d’être plus exigeant.
Parlons de l’intérieur. L’accès à bord n’est pas un problème autant à l’avant qu’à l’arrière grâce à des portières de bonnes dimensions. Le seul « hic », c’est l’accès à la troisième banquette qui nécessite un cours d’initiation au Cirque du Soleil. Pour y accéder, ce n’est pas si mal puisque l’on rabat la deuxième banquette vers l’avant et il faut juste faire attention à ne pas se cogner la tête. Pour sortir, Suzuki a malheureusement oublié de mettre une poignée au pavillon ce qui aurait aidé à s’extirper de cette place. De plus, il ne faut pas être claustrophobe pour être assis à cet endroit. La morale de cette histoire : laissez vos enfants se servir de ces places où offrez-les à vos pires amis sur une longue distance! Revenons aux sièges, en cuir dans mon véhicule, tous confortables mais manquant de support latéral. L’ajustement électrique du siège du conducteur permet de trouver facilement une bonne position de conduite.
Lorsqu’assis confortablement dans le siège du conducteur, on fait face à deux énormes cadrans soit le compte-tours et l’indicateur de vitesse. Au centre en haut, l’indicateur de température du moteur et la jauge à essence. Plus bas, un centre de messages qui vous informe des kilomètres parcourus, de la pression d’air des pneus, de la qualité de l’huile à moteur, de la consommation d’essence et une foule d’autres détails tous plus intéressants les uns que les autres. Le volant se prend bien en main. Du côté gauche, on retrouve les contrôles du régulateur de vitesse et du côté droit, ce sont les commandes du système de son. Au centre de la planche de bord, deux buses de ventilation rectangulaire surplombent l’écran de navigation. Celui-ci m’a agréablement surpris. J’ai toujours cru que ces systèmes de navigation étaient désuets dans les campagnes du Québec car beaucoup de nom de rues et de rangs manquaient à l’appel. Eh bien c’est tout le contraire! Le système m’a même donné des noms de petits chemins qui ne sont pas déneigés en hiver. Impressionnant! Il s’agit du système NAVTEQ, le même dont se sert Google pour vous faire un itinéraire sur internet. En le programmant (avant de partir), une voix féminine peut vous indiquer le chemin jusqu’à votre destination.
À même cet écran tactile, vous contrôlez aussi la radio AM/FM/XM/CD/MP3. La radio satellite XM ne m’a pas impressionnée, peut-être parce que je ne vois pas l’utilité de payer pour de la musique qui peut être écoutée au FM ou sur CD tout à fait gratuitement. Au sujet du FM, la réception est exceptionnelle puisque je captais le signal du FM 93 de Québec sans parasites, pourtant situé à environ 200 kilomètres de mon chez-moi. Vous pouvez également y brancher votre iPod grâce à la prise auxiliaire. Sous l’écran, les molettes pour la ventilation, faciles à manipuler. Dans mon cas, la ventilation était automatique donc de manipulation très facile et efficace! Précisons que les passagers arrière ont aussi leurs contrôles de ventilation et des buses situées au pavillon. De chaque côté de la molette centrale, les commutateurs pour les sièges chauffants. Ceux-ci ont deux niveaux de chaleur et ont été très efficaces le matin après une nuit de -15 C. De part et d’autre du levier de vitesse, les commutateurs pour les vitres électriques. Un petit oubli : ils ne sont pas identifiés. Seul celui du conducteur possède une petite icône pour dire que la vitre descend complètement sur simple pression. Ensuite, deux porte-verres et un petit coffre sous l’appuie-bras. Finalement, le coffre à gants pas très haut mais profond. Assez pour le livret d’instruction, le DVD du système de navigation et… vos gants. Les appliques d’imitation de bois sont belles mais elles auraient mieux parues avec des plastiques plus agréables au toucher. Il semble que ce soit de plus en plus rare de nos jours…
Côté mécanique, on retrouve un V6 de 3,6 litres de 252 chevaux d’origine General Motors. Celui-ci a été modifié par Suzuki et il est fabriqué au Japon. Il produit 243 lb-pi de couple à un très bas 2 300 tr./min. ce qui lui assure des accélérations et des reprises nerveuses. Pour transmettre cette puissance au bitume, on fait appel à une transmission automatique à cinq rapports possédant un mode manuel. J’ai trouvé celui-ci parfaitement inutile car le temps de réponse est beaucoup trop long. Le mode automatique fait d’ailleurs tellement bien son travail que je ne vois pas d’intérêt à changer les vitesses soi-même. Lors de l’essai, avec le pied droit léger, j’ai conservé une moyenne de consommation d’essence de 11,7 L/100 km, moyenne tout-à-fait acceptable par rapport à ses concurrents plus légers. Notez que j’ai écrit « avec le pied droit léger » car s’il vous prend l’envie de faire de la course, vous devrez en payer le prix. Si vous avez le pied pesant, vous constaterez que le moteur est légèrement bruyant en accélération ou c’est tout simplement l’insonorisation qui fait défaut.
Le système de traction intégrale en est un à temps partiel puisqu’il ne requiert aucune intervention du conducteur. Et il semble efficace, ayant connu deux soirs de neige et de pluie verglaçante chaussé de pneus quatre-saisons. Sinon, lorsque la traction intégrale n’est pas en fonction, ce sont les roues avant qui se chargent de vous conduire à bon port. C’est donc un système qui ne vous permettra pas d’aller jouer dans la boue mais il pourra grandement vous aider lors d’une bonne bordée de neige, évidemment chaussé de bons pneus d’hiver. Parlant de pneus, le Suzuki XL7 JLX roule sur des P235/60R17 alors que le modèle JX se contente de 16 pouces. Les 17 pouces étaient un peu bruyants sur chaussée dégradée, ou était-ce encore l’insonorisation? La tenue de route était très bonne et je n’ai pas remarqué la légèreté de la direction à crémaillère tel que rapporté par d’autres chroniqueurs. J’ai toutefois remarqué son grand rayon de braquage qui vous fait &*?%&** sur les terrains de stationnement. Les freins à disques aux quatre roues sont puissants et meilleurs que les cousins de GM qui se contentent de tambours à l’arrière en équipement de série. La suspension indépendante absorbe bien les trous et les bosses de notre réseau routier digne du tiers-monde. La visibilité vers l’avant est très bonne. C’est vers l’arrière que ça se gâte alors que la visibilité de ¾ arrière est obstruée par la largeur du pilier D et l’étroitesse de la lunette arrière. Il faut dire également que la ceinture de caisse est élevée et n’aide en rien la visibilité sur les côtés. Les rétroviseurs extérieurs sont de bonne dimension, heureusement.
En ce qui concerne la sécurité, Suzuki n’a fait aucun compromis en proposant tous les équipements de série sur tous les modèles. Le Suzuki XL7 2007 propose deux coussins gonflables frontaux et des rideaux gonflables latéraux. Les freins antiblocages ABS sont jumelés à un système de répartition de la force de freinage EBD ainsi qu’au contrôle de la traction. Il inclut également un programme de contrôle électronique de la stabilité. Finalement, les ceintures des sièges avant sont ajustables en hauteur pour votre plus grand confort. Et d’autres équipements dont on parle moins comme les ancrages pour sièges d’enfant aux deux banquettes arrière, sont tous de série.
En résumé, le Suzuki XL7 2007 est un bon véhicule, confortable et capable de vous donner une agréable expérience au volant. Il est par contre très gros alors si vous désirez un VUS, assurez-vous que c’est bien la grosseur que vous voulez car il peut être encombrant dans les stationnements en plus d’une visibilité vers l’arrière qui laisse à désirer. Sur la route, il est puissant, se comporte bien et assure une consommation d’essence raisonnable pour la catégorie à condition de ne pas abuser de l’accélérateur. Il représente, selon moi, un bon rapport qualité-prix. Il n’est pas sûr que ce soit un gros vendeur au Québec mais ceux qui l’achèteront seront satisfaits. D’ailleurs, un essai vous donnera une bonne idée de la qualité du Suzuki XL7 2007…
Comme toujours, mes amis de Passion Automobile sont là pour recueillir vos commentaires. Raison de plus pour le Suzuki XL7, il n’est pas importé en Europe et aucun plan n’est prévu en ce sens. Donc, pour faire mieux connaître ce véhicule, votre avis est important. Rejoignez-nous à la discussion consacrée au Suzuki XL7 en cliquant ici, parce que toute opinion est bonne à lire!