Il avait besoin qu'on parle de lui. Avec son compère ex-frontiste Guillaume Peltier, il vient de lancer la Droite Forte.
Geoffroy Didier a la diatribe facile, la formule rarement délicate, l'argument très court. Ces derniers jours, il a voulu se faire (bien) voir au sein de camp/clan en dé/recomposition en publiant un communiqué de presse contre François Hollande. Le texte vaut qu'on le cite en intégralité:
Lorsqu'on est un président apparemment normal, on prend sans doute le train pour se rendre sur son lieu de villégiature face à un mur de caméras sur le quai de la gare. Mais lorsqu'on est un président véritablement normal, on paie aussi ses vacances privées comme chaque Français qui gagne sa vie.
Le domaine de Brégançon appartenant à l'Etat et François Hollande s'y rendant en famille pour des raisons privées et non professionnelles ni officielles, il n'y a strictement aucune raison que le contribuable soit sollicité afin de payer sur le budget de l'Etat les vacances privées de Monsieur Hollande et de sa compagne.
Que son propriétaire soit une personne privée ou l'Etat, la jouissance privée d'un lieu exige le paiement d'une somme d'argent, comme pour tous les Français qui travaillent l'année pour payer la location de leur lieu de vacances. François Hollande doit, par conséquent, payer sur ses deniers personnels ses vacances strictement privées et familiales. S'agissant de Brégançon, le montant pourrait être de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour trois semaines de villégiature.
Depuis sa prise de fonctions, Monsieur Hollande semble, en réalité, avoir la normalité bien sélective. Car une chose est au moins certaine aux yeux des millions de Français : la normalité, ce n'est naturellement pas de faire payer ses vacances privées par de l'argent public.
Geoffroy DIDIER
Secrétaire national de l’UMP
Conseiller régional d’Ile-de-France.
Le fond de l'argument était crétin (un président de la République est d'astreinte permanente ET logé 365 jours par an aux frais de la République). Emanant d'un ancien sbire de la cellule Riposte de Nicolas Sarkozy, l'argument est presque drôle. Nicolas Sarkozy se comportait avec les biens publics (Elysée, flottille aérienne, etc) comme s'ils étaient siens. Geoffroy Didier était l'apprenti d'un cordonnier sans chaussures. En juillet 2011, il était resté bien silencieux sur les vacances prolongées de Carla Bruni-Sarkozy, au Fort de Brégançon. Elle se reposait seule le ventre rebondi par sa grossesse avancée, sans que le jeune sbire francilien n'y trouve rien à redire.
Mais ce n'est pas le premier fait d'armes du sieur Didier. En mars dernier, il fustigeait « la gauche Carlton ». Quelle classe, n'est-ce pas ?
Diplômé de Sciences-Po, de l'ESSEC et de Harvard, Didier a rapidement été placé par son mentor Hortefeux dans les coulisses de ses ministères. Il débuta conseiller politique (sic!) auprès de Brice Hortefeux Place Beauvau. En mai 2006, il assumait le secrétariat d'un improbable mouvement baptisé la Diagonale, censé rassembler les « Sarkozystes de gauche ». A l'époque, Eric Besson était encore au parti socialiste.
Sarkozyste de gauche ? En 2011, il échoua à se faire élire conseiller général en 2011, imposé par son mentor du Val d'Oise contre l'avis de l'UMP locale. Il se fit remarquer dans la campagne en utilisant quelque slogan du Front national pour son propre compte : « Non aux minarets dans le Val d’Oise / Non à la burqa dans le Val d’Oise ».
Dans l'UMP de la reconstruction, il est Secrétaire national en charge de la Protection des riverains et de la Lutte contre les nuisances aéroportuaires.
Il a déjà sa biographie au Who's Who.
On imagine qu'il trépigne de rejoindre le Siècle.