L'été est propice à la lecture. Et notamment du dernier Le Carré, qui vient de paraître en poche, incontournable : le roman n'est qu'un prétexte, l'espionnage n'est lui-même qu'un prétexte à la meilleure littérature.
1/ Vous y trouverez les schèmes des romans de Le Carré : un théâtre d'opération plus ou moins exotique, un novice qui se trouve plongé dans la lessiveuse des services, beaucoup de caractères faibles et plus ou moins ratés, un service d'espionnage sérieux en apparence mais bourré de pieds-nickelés, une mécanique qui broie tout.
2/ Comme toujours, des miracles d'observation psychologique et de petits détails qui font mouche.
3/ Cette fois-ci, deux exceptions qui valent le détour :
- d'abord, la peinture de la mafia russe en collusion avec les élites occidentales pour blanchir l'argent
- ensuite, la description de Paris à l'heure de Roland-Garros : première fois, à ma connaissance, que Le Carré prend la capitale comme scène d'un de ses romans.
Saupoudrez de beaucoup de maîtrise stylistique, et vous aurez un eptit bijou, très perfectionné et subtil. Moi, j'adore.
O. Kempf
Réf : présentation du livre