Alors qu'un sommeil de qualité est démontré comme essentiel pour la santé, cette étude menée par l'université de Californie San Francisco montre qu'un mauvais sommeil peut aussi réduire l'efficacité des vaccins. Cette première étude réalisée hors laboratoire pour montrer que la durée du sommeil est directement liée à la réponse immunitaire des vaccins, vient d'être publiée dans l'édition d'août de la revue Sleep.
Avec l'émergence d'un mode de vie 24 heures sur 24, des heures supplémentaires ou de travail de nuit, l'utilisation des nouvelles technologies, la privation de sommeil chronique est devenue un « quotidien » pour beaucoup d'entre nous, rappelle l'auteur principal, le Pr Aric Prather, psychologue clinique à l'UCSF et à l'UC Berkeley.
La recherche montre qu'une insuffisance de sommeil peut prédisposer à certaines maladies comme les infections respiratoires. Pour déterminer si la durée, l'efficacité, et la qualité du sommeil, évaluées à domicile et non en laboratoire a un impact sur les processus immunitaires, les chercheurs ont étudié ici la réponse en anticorps à la vaccination contre l'hépatite B sur 125 adultes en bonne santé, âgés de 40 à 60 ans. Chaque participant a reçu 3 doses du vaccin anti-hépatite B. Les niveaux d'anticorps ont été mesurés avant l'injection du 2d et 3è rappel, puis 6 mois après pour déterminer si les participants présentaient une protection immunitaire satisfaisante. Tous les participants devaient remplir un calendrier/agenda du sommeil détaillant leurs heures de coucher, réveil, la qualité de leur sommeil. 88 des participants étaient également équipés d'un enregistreur de sommeil.
Les chercheurs constatent que les gens qui dorment moins de 6 heures en moyenne par nuit sont beaucoup moins susceptibles de réponses immunitaires au vaccin et ont un risque 11,5 fois moins élevé d'être protégés par le vaccin que les personnes qui dorment plus de 7 heures. La qualité du sommeil n'a pas d'incidence sur la réponse à la vaccination.
Ainsi, sur les 125 participants, 18 n'ont atteint un niveau de protection satisfaisant par la vaccination. "Dormir moins de 6 heures est associé à un risque important de ne pas être protégé », concluent les auteurs. Ils soulignent enfin que le sommeil joue un rôle important dans la régulation du système immunitaire et rappellent qu'une « bonne nuit », c'est entre 7 et 9 heures de sommeil.
Source: Sleep 2012;35(8):1063-1069 Sleep and Antibody Response to Hepatitis B Vaccination(Visuel © Konstantin Yuganov - Fotolia.com)
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