Il y a plusieurs semaines déjà, je me suis rendue en famille dans une salle obscure pour pouvoir voir le film dont tout le monde parlait, « De rouille et d’os », dernier film de Jacques Audiard, présenté à Cannes lors du Festival cette année. Le scénario est une adaptation du recueil de nouvelles Rust and Bone de l’écrivain canadien Craig Davidson.
Par ma situation, il était impossible de ne pas aller le voir. Mais également parce que j’apprécie particulièrement les films de ce cinéaste.
« De rouille et d’os », c’est l’histoire, simple en apparence, d’Ali, jeune marginal sans le sou, qui rencontre Stéphanie, dresseuse d’orques au parc aquatique d’Antibes. Stéphanie sera victime d’un terrible accident la privant de ses jambes. Entre eux se noue une relation singulière où chacun apporte à l’autre.
Les mauvaises langues y auront vu une version larmoyante d’ « Intouchables ». Or, sachez qu’il n’en est rien. Nous sommes ici en présence d’un film fort, qui démontre toute la force et la complexité du genre humain. Toute la difficulté de s’aimer, d’être et se laisser aimer quand le corps a souffert. De rouille et d’os est un film sur la rage de vivre, le désir, la violence. Jacques Audiard signe un film grand, fort, violent, physique, sexuel, où l’on retrouve des thèmes qui lui sont chers, notamment la relation père-fils.
Je crois qu’il me faut également souligner la manière dont a été filmé ce long métrage. En effet, certains gros plans sur les jambes de Marion Cotillard peuvent choquer mais contribuent selon moi à l’intensité du film et ont toute leur place. A saluer donc, les effets spéciaux bluffants.
La fin est un cliché mais putain comme c’est beau.
Gros point noir du film mais qui n’engage que moi cependant: Marion Cotillard. J’ai sans doute du mal avec cette actrice mais j’avoue ne plus pouvoir la voir. Elle est absolument partout , alors même que je crois qu’il y avait suffisamment d’autres grandes actrices dans notre Hexagone pour incarner avec autant de force le personnage de Stéphanie.
Par contre, j’applaudis des deux mains et je salue avec force la performance absolument époustouflante de l’acteur belge Matthias Schoenaerts. Je ne le connaissais pas et il apparait comme une véritable révélation.
Conclusion: si vous ne l’avez pas vu, précipitez-vous lorsqu’il sortira en DVD. Pour nous autres, le DVD sera de rigueur aussi semble-t-il.