La préparation physique est une étape cruciale pour espérer disputer une bonne saison. Cette année, avec un effectif moins étoffé, la condition physique devient une priorité absolue : chaque joueur devient fondamental. Sur ce plan, la saison passée a été catastrophique : une équipe jamais en forme, du début à la fin du championnat, et un problème évident de préparation qui a favorisé un nombre de blessures hallucinant. Ce problème date au moins depuis la gestion triomphale d’Ancelotti. L’équipe était très technique, vouée à une possession de balle et un contrôle du jeu mais pas du tout à un jeu physique ni dynamique. Cette équipe a été capable d’humilier techniquement des formations plus fortes physiquement comme Manchester United, Bayern Munich, Inter et Liverpool. Le Milan d’Ancelotti se basait exclusivement sur une qualité technique qui pouvait camoufler une méforme physique. Le staff technique en a profité, en a usé et abusé jusqu’à arriver à un Milan très lent, statique et prévisible mais souvent sauvé par des éclats de génie des (vieux) champions dotés d’une technique extraordinaire.
La philosophie du Milan d’Allegri est basé sur l’intensité, le rythme et le dynamisme. L’entraineur milanais dispose d’une équipe techniquement très inférieure à celle d’Ancelotti. Une condition physique parfaite sera d’autant plus importante pour cette équipe moins technique mais plus physique. Heureusement, cette année l’age moyen a fortement baissé et cela permet ainsi d’avoir un bon rythme d’entrainement contrairement à l’époque Ancelotti (et des « restes » de son Milan qui ont maintenant pratiquement tous disparus). Lors de la saison du Scudetto 2010 – 2011, on avait déjà pu apercevoir des changements dans l’équipe, avec un pressing qu’on n’avait plus vu depuis des années à Milan et des infiltrations de milieux de manière constante. Mais trop souvent, des blessures ont coupé les ailes aux ambitions de l’équipe. Sans une grande qualité technique, même en jouant avec son coeur, un footballeur en méforme ne peut pas faire la différence. Heureusement que Milan a pu compter sur de grands joueurs pour sauver les meubles. Aujourd’hui, il n’y en a (presque) plus et l’effectif sera très « musclé » : des joueurs comme Nocerino, Traoré, Muntari (quand il sera de retour), Flamini, Constant, Boateng devront être au top de la forme pour être décisifs. Ce sont des joueurs qui jouent avec intensité et dynamisme mais qui n’arrivent pas à exprimer leur potentiel s’ils ne sont pas à 100%. Le Milan 2012 – 2013 a donc comme priorité absolue d’être en forme car c’est la règle de base fondamentale pour tout athlète et toute équipe.
Cela est d’autant plus vrai pour ce nouveau Milan, qui, selon le président Berlusconi, a gardé sa mission de toujours : maitriser l’adversaire et s’imposer grâce au beau jeu. Même mission pour un Milan pourtant très différent, sans champion et nettement inférieur… Mister Allegri a reçu cette mission très difficile de développer un beau jeu avec une équipe techniquement faible. On se demande avec quels joueurs et avec quels moyens il va pouvoir y arriver. Le potentiel définitif de ce Milan ne pourra être évalué que le 31 aout mais aujourd’hui (en attendant les renforts…), l’équipe s’est retirée de la course au Scudetto et devra même batailler dur pour espérer obtenir une qualification en Champions League. Si avec Ibrahimovic et Thiago Silva, Milan pouvait espérer bien démarrer la saison, on peut aussi facilement imaginer un début de saison difficile, indépendamment des joueurs qui viendront renforcer l’équipe car dans tous les cas il s’agira de joueurs inférieurs à eux. Mais le plus gros problème reste le groupe : Milan repart à zéro, sans repère et sans noyau de l’équipe titulaire : entre les 15 départs, les J.O, le retour de l’Euro (les joueurs doivent suivre leur propre préparation) et les joueurs à recruter, il manque pratiquement la totalité de l’équipe type. C’est l’inconvénient de « l’année zéro » : Milan est tout à découvrir, le Milan 2012 – 2013 est un mystère à l’image de l’attitude des dirigeants, un grand défi comme celui auquel fait face Allegri, un pari risqué comme la plupart des joueurs engagés cet été… ce sera un Milan outsider, qui devra se battre pour obtenir une place intéressante en championnat : un nouveau Milan qu’il faudra accepter, apprendre à connaitre et si possible apprécier…