Une équipe de recherche du laboratoire des systèmes intelligents de l'université de Tokyo a mis au point des “cyberlunettes” dotées de caméras susceptibles d'enregistrer tout ce que voit leur possesseur. Ces lunettes ne se contentent pas d'enregistrer des images: elles sont aussi capables d'assigner un nom à des objets, de les reconnaître dans l'image et de créer ainsi une base de données visuelle facilement consultable. Les lunettes sont reliées à un ordinateur situé dans le dos de l'utilisateur et disposent sur le côté droit d'un mini-écran LCD permettant de visualiser les séquences filmées.
Lors d'une démonstration effectuée à l'université de Tokyo, plus de 60 objets usuels ont été enregistrés dans la mémoire des lunettes. Observant les déplacements de l'expérimentateur, les spectateurs ont pu constater que les noms des objets s'affichaient dans l'écran des lunettes au fur et à mesure de leur apparition dans son champ de vision. Une simple recherche par mot clé suffisait ensuite pour repérer ces objets dans l'enregistrement.
Selon Tatsuya Harada, qui a dirigé l'équipe à l'origine de cette invention, un tel appareil pourrait faire des problèmes quotidiens comme la recherche de clés un souvenir appartenant au passé. Il suffirait de “rembobiner” les images pour trouver où on les a mises ! Il pourrait aussi contribuer au développement de l'intelligence des robots en leur permettant de mieux reconnaître leur environnement. Mais on ne peut s'empêcher de s'interroger sur l'intégration d'une telle interface à un système de lifelogging, cette pratique qui consiste à enregistrer tout ce que nous voyons et vivons, dans le but de se créer une mémoire artificielle, voire de se préparer une espèce d'immortalité digitale. Ces lunettes pourraient bien être le prototype de celles imaginées par l'écrivain de science fiction Charles Stross, de véritables super-ordinateurs portables qui en viennent presque à se substituer à la personnalité de celui qui les porte...
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