NE me réclamez pas les comptes de ma vie
Je ne possède rien
Ne m’interrogez pas sur les routes suivies
Si vides sont mes mains.
J’aurai peiné le long des jours, bête de somme
Jusqu’au dernier de l’an
J’ai suivi, tête basse, un rugueux chemin d’homme
Sur un âpre versant
Devant l’arbre debout au cœur de la prairie
Je me suis arrêté
Et pour trouver un sens à la route suivie
Me suis interrogé.
Je n’ai jamais pu dire aucune autre prière
Mais Dieu s’en souviendra
Lorsque se lèveront sur nos tombeaux les pierres
Quand l’ange sonnera.
Jules GILLE (XXe siècle).
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