Toutes les organisations défenseuses des animaux se ressemblent. Du point de vue de la citadine lambda que je suis, une ONG se résume à une armada d’individus aux t-shirts voyants – souvent tranchés par une banane portée en bandoulière ou par un keffieh acheté au Paléo festival – qui tentent de vous alpaguer à la sortie de la superette pour vous soutirer coordonnées et quelques deniers. Après plusieurs tentatives, dont l’infaillible technique de Jenna Marbles, c’est finalement le mensonge que je pratique le plus souvent afin de m’extirper des griffes de ces altermondialistes inquisiteurs et de leurs pétitions inutiles. En effet, un grand sourire et la phrase magique: « - Je suis de la famille et serai de piquet la semaine prochaine. On reçoit les nouveaux stylos! Ça va être super! Yay! » Ponctuez le tout d’un clin d’œil exagéré et le tour est joué! Oui je suis une mauvaise personne. Mais je l’assume complètement. Qui plus est, n’y a-t-il pas plus paradoxal que de signer une feuille de papier pour stopper la déforestation? Et malheureusement, malgré
En résumé, Sea Shepherd a été crée en 1981 par un ancien de Greenpeace, le Capitaine Paul Watson, et une poignée d’activistes résolus à agir concrètement pour la sauvegarde de la faune marine. Paul Watson, version côté obscure du Cap’tain Igloo, œuvre depuis 30 ans sous l’étendard noir et livre une guerre sans merci contre braconniers et baleiniers. Et quand je vous parle de guerre, le mot n’est pas si mal choisi lorsqu’on voit les actions menées par cette intrépide organisation. A titre d’exemple, vous pouvez admirer ci-après le vaisseau Ady Gil entrer en collision avec un baleinier japonais 6 fois plus gros que lui:
Ainsi, on se rassure, les dons récoltés ne vont pas entièrement nourrir des bureaucrates lymphatiques, mais permettent des opérations concrètes et fructueuses… et accessoirement d’acquérir des engins kamikazes hautement perfectionnés qu’on envoie se torpiller contre des bâtiments. Ça fait cher l’action, mais les cétacés y gagnent quelques jours de répit. Je m’arrêterai là dans la description, car j’avoue avoir un sentiment partagé quant à Sea Shepherd. D’un côté, son identité visuelle très forte, quasi hollywoodienne, ses actions téméraires, le courage et la foi de ses membres m’impressionnent, mais de l’autre, je ne suis pas d’accord avec l’idée d’une violence faite aux hommes pour endiguer celle faite aux animaux. Ils ont quand même baptisé un de leurs bateaux « Brigitte Bardot », ça ne s’invente pas. Je vous laisse le soin de vous forger votre propre opinion en voyageant sur leur site, mais également en lisant les propos éclairés du photographe Pierre Gleizes, auteur de « Rainbow Warrior » mon amour, trente ans de photos aux côtés de Greenpeace, sur ce lien. Alors pourquoi vous parler d’une ONG sur laquelle je refuse de me prononcer, me direz-vous. Premièrement, parce qu’en dépit de mon aversion pour les extrémistes, j’éprouve une certaine sympathie pour Sea Shepherd et une certaine admiration pour cette folle détermination, et deuxièmement, car je suis conquise par leur communication méchamment efficace. Car en effet, Sea Shepherd multiplie les coups de pubs, à force de stars sympathisantes, d’humour et de documentaires passionnants:
Pour 2012, les créatifs se sont lâchés et nous proposent des escadrons de mammifères marins aussi équipés que des sous-marins soviétiques en pleine guerre froide. Les valeurs de Sea Shepherd peuvent être discutables, mais une chose est sûre, c’est que sa comm, elle, fait parler.
« Tant qu’ils ne pourront pas se défendre seuls, nous le ferons pour eux »