Hier, je suis resté à Courchevel. D'abord parce que c'était bien agréable, surtout logé comme un prince au Chabichou, l'hôtel restaurant légendaire de Courch', où les sportifs sont particulièrement bien vus (Nicolas Rochedy, qui dirige la maison avec son père, est un bon coureur), ensuite parce que Hervé Franchino, du service des sports, m'avait proposé la veille, après la montée Dynafit, de participer à la montée cyclotouriste organisée dans le même esprit, sportif et convivial, le lendemain.
Bon, comme j'aime les défis idiots, j'ai évidemment dit oui tout de suite. Hervé me prête son vélo et le tour sera joué. Sauf qu'il faut ensuite tout de même se hisser en haut d'une très longue côte de 17,5 kms et 1200 mètres de dénivelé, ce qui n'est finalement pas rien, surtout juché sur un vélo, en fait. Surtout que moi, du vélo de route, je n'en fais pas souvent. Ca doit être la 3eme fois de ma vie, je crois. J'ai tout de même un souvenir de ma dernière expérience dans le domaine: je n'aime pas du tout la position, trop courbé sur le guidon, et j'ai du mal à bien diriger l'engin...
Un souvenir vite confirmer par la descente réalisée depuis Courchevel 1850 (après avoir retrouvé une bague de serrage pour ma selle, la première ayant été serrée avec un peu trop de force par le coach Sébastien Cornette ;-)). Je dois y atteindre la vitesse max de 35 kilomètre heures, et en moyenne être à 20... Aller chercher le frein sous les "cocottes" me parait très peu pratique... j'ai tendance à penser les trouver directement sur le guidon, comme sur un bon vieux VTT ou vélo de ville. Bref, j'arrive tout de même en bas, sur la zone de départ, après une descente bien lamentable, aux trajectoires assurées mais tout de même aléatoires.
Bon, maintenant, plus qu'à remonter. Au niveau de la navigation et de la maîtrise de l'engin, ça devrait aller mieux. Mais musculairement, ça ne sera sans doute pas une partie de plaisir, car ça monte tout de même fort et je n'ai vraiment aucun entraînement spécifique et aucune technique.
Nous sommes un peu plus de 70 à nous présenter avec nos beaux vélos sous l'arche de départ. Parmi nous, quelques vedettes: le vainqueur de la dernière "étape du tour", Laurent Brochard et Laetitia Roux bien entendu. Comme les plus lents supposés sont invités à partir en premier pour que tout le monde arrive dans un laps de temps assez court, je me présente pas trop loin sur la ligne de départ. Départ arrêté, tenu par deux commissaire, les pieds calés sur les pédales, comme pour un contre-la-montre olympique...
Pile au moment où je m'élance, un énorme camion s'engage sur le rond-point et me dépasse... ça commence bien. Il va en effet falloir aussi gérer les voitures, en espérant bien sûr que les voitures vont nous gérer. Les premiers lacets me rappellent bien vite l'existence de mes quadriceps, notamment le gauche que je sur-utilise en ce moment car je dois compenser ma blessure au tendon droit... J'essaie de trouver le bon braquet, mais j'ai du mal, d'autant plus qu'il fait une chaleur terrible sur ce goudron.
Quelques bolides me laissent sur place, d'autres pédalent tout en souplesse mais plus vite que moi bien sûr. Je rejoins tout de même quelques cyclistes un peu à la peine et nous finissons par former une espèce de grupetto. Dans certaines portions où ça grimpe vraiment sec, je prend quelques distances, mais ensuite ils reviennent. A mesure que nous montons, la température se fait heureusement un peu plus fraîche, et mes muscles commencent un peu à s'habituer à ce nouveau style de torture. L'ambiance est sympa, les clients des terrasses de café et quelques spectateurs sont enthousiastes. Je continue à me faire doubler, certains foncent vraiment. Laurent Brochard et Laetitia Roux me gratifie d'un encouragement sympathique en me laissant sur place.
Tant bien que mal, un peu brinque-balant sur cette machine à laquelle je commence à m'habituer dans les derniers lacets, j'arrive à me hisser sur les derniers virages. Ils sont particulièrement raides jusqu'à l'altiport de Courchevel. Je croise Serge Moro, mon collègue d'Esprit Trail, et coureur invétéré (un des cas les plus graves que j'ai rencontré même!) qui n'a pu participé à la course en raison d'un bris de chaîne: je me demandais pourquoi il ne m'avait pas dépassé! L'arrivée est en vue. Quelques coups de pédales encore et je la franchis, au bout d'1h30 pile d'effort... Le premier (pas un branque tout de même) a mis 47 minutes.
Curieusement je ne suis pas tout à fait dernier, mais bon ce fut tout de même difficile. Pour conclure agréablement cette amusante expérience, je file à la réception donné à tous les participants au Chat botté, le bistro du Chabichou... j'ai bien mérité un ou deux verres de blanc et de jus de pamplemousse!
J'essaierai de récupérer une photo de cette épopée cycliste! ;-)
Les résultats:
http://www.courchevel.com/cyclocourch/images/upload/portfolio_img/r_sultats_cc_01_aout_2012.pdf