Réveil en douceur. Nous petit-déjeunons tranquillement dans la cuisine de Jack. Je discute du programme avec Chimgee. Aujourd’hui nous rejoignons un village nomade dont l’activité est rythmée par la traite du lait de jument. Tiens le mot jument m’interpelle, et je pense à un breuvage local dont j’ai entendu parler il y a peu.
Un “au revoir” à la petite famille et nous reprenons la route une petite heure. En arrivant, de grands troupeaux de juments et curieusement beaucoup de femmes - certaines bien apprêtées (la coquetterie des femmes nomades était déjà visible lors du jour 7, en atteste les belles bottes de cuir à talons hauts). Nous saluons nos hôtes et nous posons à l’intérieur de la yourte. Jack ne perd pas une seconde pour nous faire découvrir le lait de jument fermenté, nous vantant ses bienfaits (j’appréhende...). Il prend le bol vigoureusement et nous fait un cul sec en ponctuant par un « ahhhh ! ». Ca parait lui plaire (il faut préciser que c’est un vrai gourmand) ! Il fait tourner le bol à I.D, qui en prend une gorgée en me disant « c’est spécial ! », venant de lui, une telle réponse n’est pas pour me rassurer. Je trempe mes lèvres, l’acidité gagne immédiatement mon palais... Je dirais que ça me fait penser à un yaourt périmé... J’ai du mal, je dois l’avouer. Après nous être revigorés (je parle au nom de Jack), nous sortons assister à la traite des juments.
Une petite heure de route et nous y sommes. Nous avions pris nos précautions, le sol étant humide, des sacs plastiques venaient couvrir nos chaussettes, Jack et Zorigoo, quant à eux, nous ont prêté leurs manteaux. Nous sommes tellement couverts que notre motricité en devient restreinte. Bref, c’est parti, en compagnie de Chimgee nous commençons l’ascension. Il neige un peu, nous continuons notre marche. Ca monte drôlement, ça glisse qui plus est. La fatigue commence à se faire sentir. Je suis la cadence, mes deux compagnons sont plutôt en forme, les saletés ! I.D. tient le rythme, le bougre fonce droit sans vraiment se préoccuper de moi. Sympa ! Je fais comme si de rien était, non je ne suis pas fatiguée ! Je trébuche à plusieurs reprises, ma cheville vacille, les branches freinent la marche, les cours d’eau aussi. Le ciel s’y met aussi, et nous avons assisté à de bonnes variations de climat : des belles éclaircies, de grosses chutes de neige, un ciel parfois très gris. Bref, nous ne sommes pas épargnés.
Le cadre est franchement sympa mais l’effort m’a rendue fainéante et je n’ai qu’une modeste photo en souvenir de la forêt de pins. Au bout d’1h30 de marche, du plat, ça fait du bien ! Une yourte est là en guise de guichet, Chimgee paie une contribution et nous voilà repartis. Nous apercevons le monastère, enfin. Nous montons un escalier de pierres, et arrivons devant une porte en bois rouge. Nous entrons, découvrons le décor, c’est beau ! Le monastère est de style tibétain, il arbore des couleurs chatoyantes. Dans cet environnement enneigé c’était juste époustouflant ! Entre temps, d’abondants flocons s’étaient invités. Nous avions froid mais à plus de 2000 mètres d’altitude, nous avions une vue imprenable. Ces sapins blancs, c’était le bonus rêvé pour conclure cette bonne marche ! Après une halte à contempler le paysage et immortaliser le lieu nous repartons. Je me dis que la descente sera plus facile, moins rude, que nenni !. La neige a créé un terrain totalement boueux. Nous peinons, nos semelles sont lourdes, et nos pas s’enlisent inlassablement... La couche de neige sur le sol ne nous aide pas à anticiper d’éventuels obstacles… Nous continuons malgré tout vaillamment, et n’avons qu’une hâte : rentrer. 1h30 plus tard nous arrivons au niveau du 4x4 où Jack nous attend. Mais où est Zorigoo ? Ah le voilà tout droit sorti d’un coin de verdure...
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