Cette proposition est seulement apte pour esprits sybarites et raffinés à l’extrême. Le festival des Musiques Anciennes de Prague, dans sa treizième édition, propose une ballade exquise par le meilleur des arts. Centré sur la musique ancienne, surtout la baroque, il choisit des emplacements de la capitale de Bohème peu connus du voyageur conventionnel. Ce sont néanmoins des endroits exceptionnels. Jour après jour, ils mènent l’amateur de la musique et des arts dans des cloitres et des monastères (Couvent Sainte Agnès de Bohème), des palais de contes de fées (Château Troie), des théâtres de style art déco (Théâtre ABC), des salles fermés au public du Château de Prague ou vers le Salon Espagnol du célèbre Nouveau Palais Royal.
Là, entre des murs qui résument histoire, art, style et beauté, montent sur scène des musiciens, arrivés de tous les recoins de la terre, qui donnent le meilleur d’eux mêmes. Ils mettent en scène des œuvres de théâtre (avec maquillage et accessoires d’époque), opéras exquis, chorégraphies qui recréent les danses du passé et musique, beaucoup de musique, de la musique ancienne interprétée avec des instruments originaux. Je vous laisse le link où vous pourrez vous recréer avec les images ou acheter vos entrées online: http://www.letnislavnosti.cz/
Cette treizième édition du festival s¡intitule “Métamorphose” et fait un parcours par des œuvres des la culture universelle. De don Quichotte à l’allusion à l’œuvre de Jane Austin (“Sens et sensibilité”), en passant par le fado ou le fandango (avec un concert centré sur des chansons baroques du sud de l’Europe) ont lieu dans ce festival.
Le changement, la transformation, les forces surnaturelles, les passions humaines et divines, la renaissance… tout cela suppose la métamorphose. D’Ovide nous sont arrivées des histoires de nymphes transformées en arbres pour fuir une agression, de Zeus transformé en animaux et éléments divers (taureau, cygne ou pluie) pour séduire des princesses (Europe, Léda, Danaé), de mortels qui succombent face à leurs pêchers et terminent en plante, pierre ou bête. Les métamorphoses classiques ont perduré pendant ces longs siècles parce qu’en elles réside la symbolisation maximale des tous les recoins qui existent dans l’esprit de l’homme. C’est pour cela que les promoteurs de cette initiative tellement exquise ont voulu marquer cette nouvelle édition avec ce titre. La métamorphose implique un changement, mais l’être vieux habite le nouveau, en même temps que sans transformation l’évolution n’est pas possible.
Et ainsi, l’impressionnant Salon Espagnol du Palais Royal, autrefois emplacement de couronnements et bals aristocratiques, change pour une session avec le meilleur opéra baroque anglais (avec arias de Purcell ou Händel). On essaie de recréer une“Ile Enchantée”à travers de l’immersion dans un emplacement spectaculaire et de l’audition de la musique du passé, avec l’intervention de l’orchestre du Collegium Marianum et les voix des sopranos Olga Pasiecznik et Hana Blažíková. Ce sera le lundi 6 aout à 19:30 heures, pour la clôture de cet évènement exquis.