Je suis seule, l'été est finalement arrivé avec le mois d'août.
J'ai un coeur humide, trempé comme toute une saison trop fraîche. Je l'ai partagé avec mes amies pendant les dernière semaine, entre les soirées en terrasse, parfois en courant sur le trottoir, rebondissant sur les parapluies. J'étais à la fête.
Aujourd'hui je suis seule, dernière goutte de pluie sur un sac à main, un cabas de plage qui fait office de besace pour le boulot. J'ai aperçu des copines coincées dans une bouteille d'eau. Encore une qui croit à la minceur liquide. J'ai glissé à côté sur la jupe en coton, en broderie, je me suis gorgée de cette douceur. J'aurai bien pris l'audace de m'aventurer sur des jambes parfaitementlisses, brillantes et bronzées. Mais je ne veux pas être chasser d'une main qui serait surprise par ma pointe de fraîcheur.
Je voyage incognito, je redeviens transparente entre deux personnes, je passe sur la tunique en soie, quel bonheur, je deviens aérienne. Légère et court vêtue, ma nouvelle compagne de voyage marche avec ces épaules dénudées, un ras du cou noué, une bretelle de dentelle noire révélée, et juste cette tunique noire perlée de touches ivoires, comme des gouttes sur ses hanches. Je suis le mouvement, son allure déterminée, perchée sur des talons hauts, elle entre dans ce restaurant, passant entre deux bouquets de roses.
J'aime les effluves, je pourrai sauter vers ces fleurs. Finir comme une goutte de rosée, enveloppée de parfums. Vite je glisse, je m'évapore dans un bel élan, en visant le bord du vase. Arghhh je me rate, je pars en vrille. Je tombe. Plop, je suis sur le sol, c'est mon destin. Je me déssèche sur un marbre noir.
Un dernier regard sous les jupes, un dernier souflle.
Nylonement