Cette équipe internationale de chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) conclut, dans l'édition du 28 juillet du Lancet, que les hommes noirs qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont 15 fois plus susceptibles d'être infectés au VIH, 2 à 3 fois plus que les autres HSH et que les inégalités sociales jouent un rôle majeur dans la prévalence et l'incidence de l'infection à VIH.
C'est une analyse de près de 200 études menées aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, qui constate, encore une fois, que stigmatisation, pauvreté et accès insuffisant aux soins sont des facteurs essentiels de disparité de l'infection. « Nous devons faire face à ces disparités en réduisant la stigmatisation envers les noirs HSH dans chacun des pays étudiés, même si cette disparité varie d'un pays à l'autre », déclare John Peterson, professeur de psychologie à la Georgia State, co-auteur de l'étude.
· Dans tous les pays, le risque pour les hommes noirs HSH de s'engager dans des rapports non protégés est identique à celui des autres HSH.
· Les HSH noirs, au Canada et aux États-Unis sont moins susceptibles que les autres HSH de consommer des drogues (OR, 0,53 IC : 95%)
· Les HSH noirs au Royaume-Uni (OR : 1,86) et aux Etats-Unis (OR : 3,00) sont bien plus susceptibles d'être séropositifs que les autres HSH, mais pourtant moins susceptibles (22% au Royaume-Uni et 60% aux Etats-Unis) d'initier un traitement TARV que les autres HSH séropositifs.
· Les hommes noirs HSH américains sont également moins susceptibles d'avoir une assurance santé, un nombre élevé de CD4, d'être sous TARV ou de parvenir à la suppression virale que les autres HSH séropositifs.
Plus vulnérables et avec un moindre accès aux traitements : Dans la méta-analyse, les HSH de race noire sont en général bien moins susceptibles d'avoir accès aux traitements que les autres hommes HSH. En plus , par rapport aux autres HSH, les hommes HSH noirs sont 3,5 fois plus susceptibles d'avoir un faible niveau d'études, 2 fois plus susceptibles d'avoir un faible revenu ou d'être incarcérés et 1,5 fois plus susceptibles d'être sans emploi, des facteurs indirects associés aussi au risque d'infection au VIH. La stigmatisation est réelle dans le public en général, précisent les auteurs, mais aussi dans les services de santé. « Même si ces hommes sont testés pour le VIH, compte tenu du fait qu'ils sont pauvres, ils n'ont souvent pas accès aux soins de santé et en cas d'accès aux soins, ils doivent fréquemment faire face à la stigmatisation des professionnels et des services de santé.
Source: The Lancet Volume 380, Issue 9839, Pages 341 - 348, 28 July 2012 doi:10.1016/S0140-6736(12)60899-X Comparisons of disparities and risks of HIV infection in black and other men who have sex with men in Canada, UK, and USA: a meta-analysis et Volume 380, Issue 9839, Pages 316 - 318, 28 July 2012 doi:10.1016/S0140-6736(12)61075-7 Disparities in HIV/AIDS in black men who have sex with men et CDC Read Fact Sheet on HIV/AIDS among Men Who Have Sex with Men