J’en viens maintenant au Prix spécial du jury, qui sera lui aussi publié dans cette collection. Son titre :
Indemniser les planteurs pour abolir l’esclavage ? Entre économie, éthique et politique : une étude des débats parlementaires britanniques et français (1788-1848) dans une perspective comparée.
Dans cette recherche, Frédérique BEAUVOIS procède à l’étude systématique des débats parlementaires français et britanniques sur l’abolition de l’esclavage au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Le choix de ce corpus fait que son travail a toute sa place dans le palmarès du Prix de thèse du Sénat.
Ce choix revêt un sens particulier dans notre assemblée, qui a accueilli l’abolitionniste Victor Schœlcher et qui a eu pour président Gaston Monnerville. Riche de cet héritage, le Sénat se doit de valoriser les travaux relatifs à l’histoire de l’esclavage, comme il l’a fait les 9 et 10 mai derniers, lors d’une rencontre et d’une cérémonie dans le jardin du Luxembourg en présence du Président de la République. Et c’est pourquoi notre jury a voulu décerner un Prix Spécial au travail de Frédérique BEAUVOIS.
Notre lauréate est venue tout exprès de Washington pour participer à cette cérémonie et je l’en remercie.
Le commentaire de Louis DESSOUT est aussi interressant à noter :
Bien avant la loi Taubira,le décret de 1848, stipule "qu'en réparation du crime qui les enleva à leurs parents,à leur pays natal, les esclaves affranchis auront pour héritage tous les droits des citoyens français". En conséquence tant que leurs descendants ne bénéficieront pas de l'intégralité des droits de la citoyenneté française la réparation ne sera pas achevée.
Le Président du Sénat a aussi cité Jean Jaurès pour justifier les choix du comité de sélection. Cette phrase extraite du discours sur la jeunesse pourrait concerner notre histoire :
« L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir. »