Les chercheurs expliquent que, face à une menace matérialisée par un stimulus visuel, notre système nerveux répond automatiquement, mais qu'on ignore si la réaction serait la même en cas de menace terrible mais sans stimulus visuel, c'est-à-dire lorsqu'on n'est «pas conscient» de la menace.
Dans cette étude, menée par des chercheurs de l'Université d'Édimbourg et de la New York University, 2 visages évoquant la peur ont été présentés à 38 participants, âgés en moyenne de 24 ans, qui ne pouvaient voir ces visages que d'un seul œil. Lorsque l'un de ces deux visages était présenté aux participants, ils recevaient parfois un petit choc électrique. Le choc électrique était déclenché sur 50% des présentations de l'un ou l'autre visage, suggérant ainsi que la menace du choc électrique est inconditionnelle ou aléatoire et que les participants n'étaient pas être en mesure d'associer un visage particulier avec le choc électrique. Cependant, pour la moitié des participants (ou l'un des 2 groupes), des images distrayantes étaient présentées au même moment, à leur autre œil, pour réprimer leur prise de conscience des images de visages terrifiés.
Les chercheurs ont évalué la peur des participants en mesurant la sueur sur le bout de leurs doigts. Dans les deux groupes de personnes, une réaction de peur a été identifiée et mesurée à chaque fois qu'on leur montrait le visage associé avec un précédent choc électrique reçu. Selon les chercheurs, cette réaction de peur, également identifiée chez les participants qui visionnaient, d'un de leurs yeux, une image attrayante, suggère que la peur est présente, même en l'absence d'une menace consciente. Mais leur peur disparaît ensuite plus rapidement. Pour les chercheurs, on peut sentir que quelque chose est dangereux, sans être réellement conscient de la cause du danger. Ici, l'apprentissage inconscient se produit plus rapidement, mais est également plus rapidement oublié.
Cette petite étude, qui repose sur un scenario très expérimental, peut permettre de mieux cerner les réponses conscientes et inconscientes chez l'Homme aux différentes menaces qui se présentent à lui, mais peut-on réellement parler de 6è sens?
Source: Current Biology 22(12) pp. R477 - R479 19 June 2012 doi:10.1016/j.cub.2012.04.023 Nonconscious fear is quickly acquired but swiftly forgotten (Visuel © lassedesignen - Fotolia.com)