Magazine Culture
Éditeur : Gallimard - Date de parution : Janvier 2012 - 327 pages et un premier roman époustouflant!
En 1844, le jeune matelot Narcisse Pelletier originaire de Vendée est abandonné pas son navire sur une côté australienne. Dix-sept ans plus tard après avoir vécu avec les aborigènes, il est recueilli par un navire anglais. A Sydney, il erre à moitié nu, ne parlant aucune langue. Octave de Vallonbrum le prend sous son aile et est déterminé à comprendre qui est ce sauvage blanc.
Ce roman à deux voix inspiré d'une histoire vraie est très, très loin d’être une pâle copie de Robinson Crusoé ! Nous suivons le jeune Narcisse Pelletier à partir du moment où il se réveille seul sur une plage d’Australie.Matelot, il croit que son navire viendra de retour le chercher. Forcément, le capitaine remarquera qu’il lui un manque un homme. Il ne sait comment faire pour se nourrir, trouver de l’eau dans cet environnement inconnu. Affaibli, il sombre dans un état proche de l’inconscience prêt à attendre la mort. A son réveil, une femme âgée s'occupe de lui. Et voilà que commence l’aventure de Narcisse avec les aborigènes. Des espoirs qui renaissent, des doutes, des peurs et nous le quittons lorsqu’il devient Amglo, un membre des aborigènes. En parallèle, à travers la correspondance d’Octave de Vallonbrum, membre de la Société de Géographie, nous le retrouvons à trente-quatre ans. Cet homme a pris le parti de prendre Narcisse/ Amglo sous sa protection et de tenter de comprendre qui il est. Une énigme doublée de « rendre » Amglo à l’état civilisé.
Les sentiments sont merveilleusement rendus ainsi que les questionnements ! A travers le regard d'Octave de Vallobrum, François Garde nous invite à la réflexion sur des questions humanistes et ethnologiques dont une : qu'est-ce qu'un monde dit civilisé (et selon quels concepts)? Tout l’art de l’auteur est d’attirer notre attention sur certaines questions : comment un homme peut-il oublier sa langue maternelle, comment un individu effectue ses premiers pas dans une autre civilisation jusqu’à oublier son identité première et bien d'autres encore.
Non seulement, François Garde réussit à écrire avec le phrasé du contexte historique mais en plus il se glisse avec une parfaite maîtrise dans la peau de trois hommes : Narcisse à dix-huit ans, Narcisse/Amglo dix-sept ans plus tard et celle d’Octave de Vallonbrume.
Un premier roman très brillant et passionnant sur tous les points, chapeau bas !
Les billets ( tous élogieux) de Bibliophagie, Constance, Leiloona, L’Irrégulière, Moustafette