Éditeur : P.O.L - Date de parution : Avril 2012 - 333 pages et 34 nouvelles ou instantanés de vie touchants!
Les personnages de ces nouvelles ne se trouvent pas au milieu du récit, ils restent dans les marges, ils se tiennent au bord de leurs vies, de leur maison, de leur pays, ils marchent au bord des routes, à côté de leur mémoire, à la lisière de l'ordinaire et de la raison, comme il leur arrive de faire du stop : au cas où on s'arrêterait pour les prendre. Je les ai pris dans mon livre.
Il m’est difficile de parler de ce recueil de nouvelles tant j’ai été touchée ! Trente-quatre nouvelles comme des instantanés de vie où Emmanuelle Pagano déploie un patchwork d’émotions avec finesse et sensibilité. L’auteure nous donne l’impression d’avoir rencontré ses personnages et de raconter leurs histoires. Pas de chutes à couper le souffle mais des ambiances qui se ressentent, des situations à la limite du réel et de l’imaginaire. Dans chacun de ces textes, l’auteure sonde l’indicible, elle rend palpable la douleur, la joie, l’amour, la souffrance. On croise plusieurs fois les mêmes personnages dans ces nouvelles, l’angle de vue est modifié. Les facettes d’une situation sont revues, réorientées. Il y a des textes vibrants de sensibilité comme par exemple les langues maternelles, d’autres laissent la porte ouverte à l’imagination du lecteur mais tous mettent en exergue la détresse des personnages.
Emmanuelle Pagano nous offre son univers à travers ces nouvelles et il faut juste prendre son temps pour les apprécier. Je n’ai pas lu ces nouvelles, je les ai ressenties!
Elle m' a raconté qu'il lui arrivait de lire aussi ente les pages, entre les pages et dans les pages en même temps, parce que les livres c'est comme le sang, ils sont marqués. Pas génétiquement,non, mais ils ont des marqueurs aussi, pas des marque-pages, si, des marque-pages, mais des marque-pages qui sont des marques de gens.
Le billet d'Antigone