Éditeur : Actes Sud - Date de parution : Mai 2012 - 390 merveilleuses et riches!
Via un site sur internet, Vigdis et Livia procèdent à un échange de leurs maisons pour les vacances. Un petit village en Islande contre Rome en Italie et inversement. Au fil des mois avant ce voyage, elles s’écrivent de plus en plus. L’une et l’autre ont la certitude de pouvoir se confier en toute liberté « sans se mettre en danger d’aucune façon. Cette femme, elle ne le rencontrera pas ailleurs que derrière l’écran. »
Quel livre merveilleux ! Je l’ai lu en apnée totale, j'ai été ferrée dès les premières pages par l’écriture ! Mais d’abord, l’histoire. Dire que ce livre se résume à deux femme qui s’échangent leurs domiciles pour les vacances serait on ne peut plus réducteur. Car il y a beaucoup, beaucoup plus ! Vidgis l’Islandaise mariée à un pasteur et Livia l’Italienne dont le mari est très souvent absent pour son travail vont tisser une relation par mail. Les quelques lignes échangées vont s’allonger et devenir plus personnelles. Elles peuvent tout se dire car elles ne se rencontreront jamais. Les confidences remplacent les explications pratiques et chacune s'est imaginée la maison de l’autre au fil du temps. Habiter le domicile de quelqu’un d’autre pendant plusieurs semaines s’apparente à pénétrer dans son intimité. Sans chercher à s’approprier la vie de l'autre, Vigdis et Livia vont découvrir un lieu d’habitation mais surtout elles vont accéder à une nouvelle existence. Les rapports qu’entretiennent les deux femmes avec leurs maris, leurs histoires, leurs sentiments sont décrits tout en finesse. En plus de ces deux récits, il y a celui du père de Livia, un homme âgé qui écrit pour tuer le temps et se confesser du passé. Je n’en dis pas plus !
L’écriture de Brigitte Allègre est tout simplement superbe : riche, travaillée (mais sans être lourde) ! L’auteure possède un sens de la formulation magnifique tout comme ce roman! Du pur plaisir de la première à la dernière ligne ! Un livre hérisson tant j’y ai inséré de marque-pages et impossible de me résoudre à choisir un extrait :
Le billet de Cathulu