Éditeur : Impressions Nouvelles - Date de parution : Mars 2012 - 142 pages troublantes!
North est une ville dans le nord, située à un bout du monde. Personne ne va à North. Car North est coupée du reste du monde. Chez nous il n’y a que la mer, notre ville et un peu de pays alentour. Tout ce qui existe à North vient de North et jamais rien n’en sort. Si jamais une chose quitte North, elle est amenée à y retourner aussitôt. Les bateaux qui entent au port le soir sont les mêmes qui l’ont quitté le matin. Les routes de North conduisent aux quatre fermes des alentours. Là, elles se terminent brusquement et reconduisent à North. Notre nourriture est fabriquée sur place : les produits de la pêche et des produits des quatre fermes.
Voilà les premières lignes de ce roman qui instaurent d’emblée une atmosphère pesante où l’énigmatique a sa place. A North, les habitants vivent reclus sur eux-mêmes, coupés du reste du monde. Ce schéma se reproduit de génération en génération comme la pêche au nœud coulant. Cette pêche annuelle et sanguinaire est une tradition à North. Un événement jamais remis en cause et qui est le point d’orgue de la vie dans cette étrange ville. Seule Miss D. n’adhère pas à ce principe.
Par petites touches, l’auteur nous immerge dans un univers à part. North une ville coupée de tout où ses habitants ne remettent jamais rien en cause. Ils reproduisent ce qui s'effectue depuis toujours et la vie de North est bâtie autour de la pêche au nœud coulant. Dans cette ambiance très particulière, un jeune garçon le fils de Miss D. devient une innocente victime et un jour, North est reliée au reste du monde. Si l’auteur nous confine à North, cette ville quasi irréelle laissant planer au-dessus du lecteur une forme d’oppression, brusquement, il nous projette dans un univers bien ancré dans la réalité avec un autre texte.
Avec une écriture elliptique non dénue de poésie, Nils Trede a réussi à me tenir en haleine et à me surprendre. Il s’agit d’un livre à part, un de ces livres où une forme de beauté côtoie un aspect sombre. Une lecture troublante !
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